De grâce, ne parlons plus des rythmes !!

18 SEPTEMBRE 2014

                                     De grâce, ne parlons plus des rythmes!!!

       En ce début d’année scolaire, le débat sur la mise en place des rythmes scolaires monopolise l’attention au détriment d’autres sujets tout aussi importants. N’oublions pas qu’en revenant à la semaine des quatre jours et demi dans le primaire, la France se place dans la norme européenne et rassurez-vous, chez nos voisins, la fatigue excessive des écoliers n’est jamais évoquée.

Dans les pays les plus performants, personne ne se focalise sur le rôle et la place des animateurs ni sur la nature des activités périscolaires proposées.      Dans ces pays là, les écoles ne sont pas cadenassées ou fermées le mercredi matin, au contraire, la communauté éducative coopère pour recenser les bonnes pratiques liées aux rythmes scolaires et les applique ensuite dans la majorité des établissements.

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L’Éducation Nationale est à la peine !

 ♪

  Ecouter ici Patrick Figeac  avec son prologue de son émission  hebdomadaire               » Paroles  » avec «  les quatre ateliers de Radio4 « ,  le Mercredi matin à 10 h

(« mag » en podcast  7 jrs)

Des enfants agités ! …

Des enfants agités !!

         C’est la rentrée !! Nos enfants ont repris le chemin de l’école. Finies les vacances !!! Il va falloir être calme, attentif durant de longues heures. Et certains éprouvent des difficultés à rester immobiles, concentrés, silencieux. A tel point que 3 à 5 % d’entre eux sont diagnostiqués hyperactifs. Aux Etats-Unis, 10à 20% des écoliers prennent de la Ritaline, un psychostimulant. Plus le marketing est agressif, plus la médicalisation est importante. Même si ce produit semble avoir des effets probants, faut-il encourager la prescription de cette molécule ?

    D’autres pistes méritent d’être explorées : la relaxation, le sport ou toute autre activité nécessitant un engagement mental et physique. Certes, de telles mesures prennent du temps mais ne rapportent pas autant que la commercialisation d’un médicament. En France, la Haute Autorité de Santé semble avoir compris le risque d’une telle dérive, c’est plutôt rassurant !!

    Mais pourquoi n’envisage-t-on pas les causes et la prévention de ce trouble invalidant ? Des chercheurs pensent à une origine génétique, d’autres pointent les perturbateurs endocriniens, les métaux lourds, les pesticides. Mais peu osent évoquer le stress maternel pendant la grossesse, le contexte économique difficile pour certains couples, le temps passé devant la télévision, les jeux vidéo, les programmes scolaires surchargés, les impératifs de performance , le rythme de vie rapide et bousculé.

      Il est certes facile de supprimer les symptômes à l’aide d’un médicament en évitant de se demander si l’inattention, l’agitation de nos enfants ne sont pas le reflet de notre angoisse, de notre excitation, de notre fébrilité. C’est à nous parents, enseignants de repenser notre façon de vivre et d’éduquer !!

Ecouter ici  le prologue des 4 ateliers de Radio 4 :

♪  des enfants agités !

Et lire ici  le blog sur l’éducation de  Patrick FIGEAC

2015, crise de l’Ecole.

      Un Ministre « débarqué » à moins d’une semaine de la rentrée des élèves est inédit dans l’histoire de la République. Mais c’est surtout la symbolique qui est forte. L’Ecole n’est plus préservée, victime de la crise qui touche le pays, pire elle alimente son propre malaise. Selon un récent sondage, les enseignants jugent que l’institution scolaire fonctionne mal, 59% des Français partagent la même opinion.

   Situation professionnelle dégradée, incompréhension, méfiance envers la hiérarchie, rejet des réformes, le moral des professeurs est au plus bas. Malgré tout, ils abordent cette rentrée avec des sentiments contradictoires stressés, en colère, motivés mais découragés, désabusés mais conscients de leur responsabilité. Tous attendent un geste d’apaisement de la part du gouvernement mais le doute s’installe chez les personnels.

      Les élections professionnelles qui auront lieu dans quelques semaines sont à haut risque. Qui sera la victime du mécontentement ? L’année scolaire qui s’annonce semble bien être celle de la crise de l’Ecole. Peut-être le prix à payer pour une prise de conscience, amorce d’un projet fédérateur que tout le monde attend mais que personne encore ne peut ou ne veut mettre en œuvre.

 

L’égalité, l’équité toujours au ban de l’école ! …

L’égalité, l’équité toujours au ban de l’école ! …

       C’est un euphémisme mais reconnaissons que la démocratisation scolaire a échoué. Nous avons une école qui s’avère inefficace à gommer les inégalités entre élèves et qui, au contraire, favorise la reproduction des classes sociales. L’école de la République n’est plus la même pour tous. En effet, selon le lieu d’habitation, le collège d’affectation, la classe fréquentée, les conditions d’étude sont très différentes.     Pourquoi la France qui a multiplié les réformes dans le domaine de l’éducation en particulier obtient-elle de si piètres résultats ? Un système pyramidal, centralisé comme le nôtre est-il compatible avec l’hétérogénéité des publics accueillis dans nos établissements ?  Comment l’affectation des enseignants les plus expérimentés aux meilleurs élèves et les débutants nommés dans les zones difficiles peut-elle prétendre à la justice sociale ? Un système qui répugne à s’auto-évaluer peut-il sérieusement évoluer et s’améliorer?

      Quand aura-t-on le courage de repenser la carte scolaire de façon à ne pas dépasser 30% d’élèves en difficulté par établissement? Quand s’acheminera-t-on vers des lycées polyvalents qui scolarisent aussi bien des CAP que des classes préparatoires pour permettre une meilleure mixité sociale? Quand enfin traitera-t-on l’échec scolaire avec une pédagogie différenciée, une pédagogie du détour au lieu de l’externaliser avec des dispositifs particuliers qui profitent souvent aux familles favorisées?

Individualiser,  casser l’idée de ghetto, revoir les liens école-familles sont des pistes à explorer de toute urgence. Bien sûr il faut des moyens mais aussi la volonté de changer et une bonne dose d’humilité.

L’école de la République va mal. Il est temps de passer de la parole aux actes !!!!

…  Autres Paroles  sur agir-blog ! …

 

 

L’école, réceptacle des tensions sociales ?

      Prof, un métier dangereux ? Non, au-delà du fait divers tragique qui s’est déroulé récemment à Albi, les meurtres d’enseignants sont, fort heureusement exceptionnels et les agressions physiques demeurent rares. Mai  le métier est devenu stressant, exposé à la violence sociale, réceptacle de toutes les frustrations accumulées en ces périodes de crise. Le temps est loin où l’école était une forteresse, un havre de paix où les élèves venaient pour apprendre, protégés des maux de la société. Désormais, les établissements scolaires, particulièrement ceux implantés dans les quartiers difficiles subissent les contrecoups de leur environnement : intrusions, règlements de compte aux abords de l’école, etc ….

         Il est aussi admis que les élèves arrivent en classe avec leur histoire et leur problème, que l’institution scolaire ne peut pas vivre à l’écart de la société. Deux études éclairent de manière instructive la perméabilité de plus en plus grande de l’ Éducation Nationale au climat social. Il en ressort que si l’école est loin d’être à feu et à sang, les enseignants font un métier de plus en plus difficile, prenant de plein fouet les tensions et les attentes déçues.

     Si les violences physiques à l’encontre des personnels sont peu fréquentes (0,6% déclarent avoir été agressés dans l’exercice de leur fonction), ils sont en revanche 12% à être la cible d’insultes et de menaces. Dans sept cas sur dix, ils sont vilipendés par les adultes dans le primaire, par les élèves dans le secondaire. Les femmes-profs ne sont pas plus visées que les hommes par contre, les jeunes sont beaucoup plus bousculés que les séniors, affectés souvent dans des établissements plus calmes en raison de leur ancienneté.

    Concernant les professeurs des écoles, les blessures avec arme, comme à Albi, représentent 0,04% des incidents rapportés contre 35,8% pour les injures et 17,1% pour les menaces.

     Comment atténuer cette violence sous-jacente et adoucir le climat scolaire? Les enseignants évoquent le sentiment de ne pas être respectés, ,reconnus , pris au sérieux en tant que professionnels. Au-delà des statistiques, c’est bien un malaise qui s’exprime au sein d’une profession convaincue de ne plus avoir la considération qu’elle mérite et impuissante face à une autorité qui se délite.

      Et puis, soyons assez   curieux pour tester les outils de la Communication Non-Violente. Nos enfants sont prêts à pratiquer  de telles expériences ! Une colo, un camp d’ados « CNV » dans le Larzac ou la ZAD du Morvan … Autant d’expériences qui font leur chemin … Et ne demandent qu’à se multiplier !! Pour le plus grand bonheur d’enfants  conso-acteurs et citoyens en devenir ! …

 

Le bac est-il condamné ?

       En deux ou trois décennies, le bac est devenu un des objets cultes du folklore national. Son organisation d’abord : opération annuelle à grande échelle, mise au point de sujets nationaux entourés d’un secret bien gardé, chasse aux « fuites », à la fraude. Accompagnement télévisuel ensuite, reportages d’envoyés spéciaux, conseils en tout genre aux candidats, en matière d’alimentation, de pharmacopée, interventions « d’experts », corrigés des épreuves par quelque philosophe ou académicien patenté, comparaisons en pourcentage sur les « crus » des dernières années. Et enfin, scènes de liesse populaire à l’affichage des résultats !!

     Reconnaissons qu’aujourd’hui le bac ne qualifie à rien, à l’exception des bacs professionnels, mais en être privé disqualifie pour presque tout. Continuer la lecture

La fin du brevet?

 La fin du brevet?

      Quel est le diplôme où les inégalités sociales sont particulièrement marquées? Où l’évaluation mélange deux logiques totalement opposées? Où la moitié des élèves jugés particulièrement faibles peuvent l’obtenir? C’est le diplôme national du brevet.

    Certes 85% des candidats réussissent l’examen, série générale en tête (86%) contre 75% dans la série professionnelle. Mais, l’origine sociale joue un rôle déterminant: 95% de réussite pour les jeunes issus de milieu favorisé, à peine 75% pour les moins nantis. Le plus curieux, c’est l’absurdité des modes d’évaluation.

     Ainsi, pour décrocher le brevet, il faut à la fois valider le socle commun, obtenir la moyenne à des épreuves en contrôle continu et à l’examen final. Comment et dans quelles conditions se déroulent ces évaluations ? Aucun accord n’existe entre ces divers modèles de notation. Où est la crédibilité , la logique d’un diplôme sensé valider la fin de la scolarité obligatoire ? Comment un candidat peut-il être faible en mathématiques en fin d’année et avoir au final la moyenne? Comment des jeunes ayant des résultats médiocres peuvent-ils valider le socle de compétences?

    Bref, le brevet n’évalue pas grand chose. N’est-il pas urgent, dans ces conditions, d’en revoir les finalités et les modalités de son obtention?

 

Le bac professionnel : une nouvelle chance ?

20 JUIN 2014

     20 000 candidats supplémentaires se sont présentés au baccalauréat professionnel cette année. Cette recrudescence serait- elle de bonne augure? Le bac-pro serait- il moins stigmatisant qu’auparavant ?

       81% des entrants se disent satisfaits de leur orientation un mois après la rentrée, 59% ont choisi cette filière avec l’intention, de poursuivre des études universitaires. La réforme aurait- elle normalisé la voie professionnelle ? Il semble que la scolarisation en lycée professionnel soit mieux acceptée par les jeunes et leurs familles d’abord et avant tout parce que la durée du cursus de formation est identique aux autres, mais aussi parce que la poursuite d’études post-baccalauréat apparaît plus accessible qu’auparavant. Soyons réalistes !!!! Si nous pouvons nous réjouir des bienfaits de cette réforme, n’oublions pas que celles et ceux qui n’ obtiennent pas le diplôme sont marginalisés davantage, et que, par ailleurs, l’orientation post-bac demeure encore sélective, difficile et souvent aléatoire. D’autre part, la promotion par la réussite des uns favorise inéluctablement le clivage avec d’autres dont les ressources économiques et sociales insuffisantes n’ont pas permis cette reconversion positive.

     Peut-être faudrait-il réfléchir à une modularité des parcours en les rendant plus flexibles pour laisser le temps aux élèves qui en ont besoin le bénéfice d’une année supplémentaire?

     Il conviendrait aussi de prendre en compte la diversité des charges qui pèsent sur les enseignants de LP. Ils accompagnent en plus de leurs classes les jeunes dans la connaissance et l’expérimentation d’un univers professionnel, assurent une évaluation de leur travail, tentent de répondre à l’hétérogénéité de leurs besoins. Une telle accumulation de tâches ne relève plus de la seule mesure comptable des cours effectués.

 

L’école, entre le dire et le faire …

Ecouter le prologue ici : l’école entre le dire et le faire … ♪

13 JUIN 2014

      En 1985, Jean-Pierre CHEVENEMENT, alors Ministre de l’Education Nationale lançait, grâce à la création des bacs professionnels, le projet de conduire 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Trente ans après, nous y sommes ou presque: 73% des élèves l’ont décroché.. L’enseignement supérieur compte désormais 2,4 millions d’étudiants. Formidable mutation qui a permis à notre pays de gagner la bataille du nombre mais qui, dans le même temps, a perdu celle de la démocratisation d’accès à la réussite. Les enquêtes le démontrent; les résultats de l’école française sont médiocres comparés à ceux des pays similaires. Pire,c

      L’affaire des rythmes scolaires vient de le démontrer de manière flagrante. Monsieur le Ministre a raison de vouloir combler le gouffre entre l’incantation égalitaire des discours et la dure réalité du terrain. Comment ? C’est la question à laquelle il doit tenter de trouver des réponses. Ses prédécesseurs vantaient les mérites des 80% des jeunes au niveau bac. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Définir un projet éducatif, c’est repenser un projet de société. Vaste programme qui, malheureusement en France, est lié au calendrier électoral où tout nouveau venu s’interdit de lancer une réforme qu’il faut mettre inéluctablement en chantier, réforme qui sera, par la suite, détricotée par son successeur.

     Monsieur le Ministre croit aux valeurs sûres de l’Ecole républicaine, à son ambition anticipatrice et démocratique. Il est à craindre que, malheureusement, son courage et sa ténacité ne suffisent pas.