L’ évaluation

Une réflexion de saison :  De quelle manière ÉVALUER ?  ?

          L’évaluation en questions

       L’examen universitaire est l’outil qui permet d’établir la valeur symbolique du diplôme à partir de la certification des apprentissages. C’est le premier acte de la reconnaissance d’une qualification sur la marché du travail. Mais, nous pouvons légitimement questionner l’idée même d’ascension sociale. Ainsi, une étude récente menée par deux économistes, Eric MAURIN et Sandra MC NALLY sur des étudiants de mai 68 le montre bien. La désorganisation du baccalauréat et des examens universitaires souvent « allégés » s’est soldée, cette année là, par des taux de réussite supérieurs aux années antérieures. Or, les étudiants ont finalement accédé à des positions sociales auxquelles ils n’auraient pu prétendre s’ils avaient subi l’épreuve de l’examen. La justice sociale n’est donc pas garantie. Il faudrait plutôt s’intéresser à des  méthodes alternatives de reconnaissance des savoirs.

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La fin du brevet?

 La fin du brevet?

      Quel est le diplôme où les inégalités sociales sont particulièrement marquées? Où l’évaluation mélange deux logiques totalement opposées? Où la moitié des élèves jugés particulièrement faibles peuvent l’obtenir? C’est le diplôme national du brevet.

    Certes 85% des candidats réussissent l’examen, série générale en tête (86%) contre 75% dans la série professionnelle. Mais, l’origine sociale joue un rôle déterminant: 95% de réussite pour les jeunes issus de milieu favorisé, à peine 75% pour les moins nantis. Le plus curieux, c’est l’absurdité des modes d’évaluation.

     Ainsi, pour décrocher le brevet, il faut à la fois valider le socle commun, obtenir la moyenne à des épreuves en contrôle continu et à l’examen final. Comment et dans quelles conditions se déroulent ces évaluations ? Aucun accord n’existe entre ces divers modèles de notation. Où est la crédibilité , la logique d’un diplôme sensé valider la fin de la scolarité obligatoire ? Comment un candidat peut-il être faible en mathématiques en fin d’année et avoir au final la moyenne? Comment des jeunes ayant des résultats médiocres peuvent-ils valider le socle de compétences?

    Bref, le brevet n’évalue pas grand chose. N’est-il pas urgent, dans ces conditions, d’en revoir les finalités et les modalités de son obtention?