Prof, un métier dangereux ? Non, au-delà du fait divers tragique qui s’est déroulé récemment à Albi, les meurtres d’enseignants sont, fort heureusement exceptionnels et les agressions physiques demeurent rares. Mai le métier est devenu stressant, exposé à la violence sociale, réceptacle de toutes les frustrations accumulées en ces périodes de crise. Le temps est loin où l’école était une forteresse, un havre de paix où les élèves venaient pour apprendre, protégés des maux de la société. Désormais, les établissements scolaires, particulièrement ceux implantés dans les quartiers difficiles subissent les contrecoups de leur environnement : intrusions, règlements de compte aux abords de l’école, etc ….
Il est aussi admis que les élèves arrivent en classe avec leur histoire et leur problème, que l’institution scolaire ne peut pas vivre à l’écart de la société. Deux études éclairent de manière instructive la perméabilité de plus en plus grande de l’ Éducation Nationale au climat social. Il en ressort que si l’école est loin d’être à feu et à sang, les enseignants font un métier de plus en plus difficile, prenant de plein fouet les tensions et les attentes déçues.
Si les violences physiques à l’encontre des personnels sont peu fréquentes (0,6% déclarent avoir été agressés dans l’exercice de leur fonction), ils sont en revanche 12% à être la cible d’insultes et de menaces. Dans sept cas sur dix, ils sont vilipendés par les adultes dans le primaire, par les élèves dans le secondaire. Les femmes-profs ne sont pas plus visées que les hommes par contre, les jeunes sont beaucoup plus bousculés que les séniors, affectés souvent dans des établissements plus calmes en raison de leur ancienneté.
Concernant les professeurs des écoles, les blessures avec arme, comme à Albi, représentent 0,04% des incidents rapportés contre 35,8% pour les injures et 17,1% pour les menaces.
Comment atténuer cette violence sous-jacente et adoucir le climat scolaire? Les enseignants évoquent le sentiment de ne pas être respectés, ,reconnus , pris au sérieux en tant que professionnels. Au-delà des statistiques, c’est bien un malaise qui s’exprime au sein d’une profession convaincue de ne plus avoir la considération qu’elle mérite et impuissante face à une autorité qui se délite.
Et puis, soyons assez curieux pour tester les outils de la Communication Non-Violente. Nos enfants sont prêts à pratiquer de telles expériences ! Une colo, un camp d’ados « CNV » dans le Larzac ou la ZAD du Morvan … Autant d’expériences qui font leur chemin … Et ne demandent qu’à se multiplier !! Pour le plus grand bonheur d’enfants conso-acteurs et citoyens en devenir ! …