2015, crise de l’Ecole.

      Un Ministre « débarqué » à moins d’une semaine de la rentrée des élèves est inédit dans l’histoire de la République. Mais c’est surtout la symbolique qui est forte. L’Ecole n’est plus préservée, victime de la crise qui touche le pays, pire elle alimente son propre malaise. Selon un récent sondage, les enseignants jugent que l’institution scolaire fonctionne mal, 59% des Français partagent la même opinion.

   Situation professionnelle dégradée, incompréhension, méfiance envers la hiérarchie, rejet des réformes, le moral des professeurs est au plus bas. Malgré tout, ils abordent cette rentrée avec des sentiments contradictoires stressés, en colère, motivés mais découragés, désabusés mais conscients de leur responsabilité. Tous attendent un geste d’apaisement de la part du gouvernement mais le doute s’installe chez les personnels.

      Les élections professionnelles qui auront lieu dans quelques semaines sont à haut risque. Qui sera la victime du mécontentement ? L’année scolaire qui s’annonce semble bien être celle de la crise de l’Ecole. Peut-être le prix à payer pour une prise de conscience, amorce d’un projet fédérateur que tout le monde attend mais que personne encore ne peut ou ne veut mettre en œuvre.

 

L’égalité, l’équité toujours au ban de l’école ! …

L’égalité, l’équité toujours au ban de l’école ! …

       C’est un euphémisme mais reconnaissons que la démocratisation scolaire a échoué. Nous avons une école qui s’avère inefficace à gommer les inégalités entre élèves et qui, au contraire, favorise la reproduction des classes sociales. L’école de la République n’est plus la même pour tous. En effet, selon le lieu d’habitation, le collège d’affectation, la classe fréquentée, les conditions d’étude sont très différentes.     Pourquoi la France qui a multiplié les réformes dans le domaine de l’éducation en particulier obtient-elle de si piètres résultats ? Un système pyramidal, centralisé comme le nôtre est-il compatible avec l’hétérogénéité des publics accueillis dans nos établissements ?  Comment l’affectation des enseignants les plus expérimentés aux meilleurs élèves et les débutants nommés dans les zones difficiles peut-elle prétendre à la justice sociale ? Un système qui répugne à s’auto-évaluer peut-il sérieusement évoluer et s’améliorer?

      Quand aura-t-on le courage de repenser la carte scolaire de façon à ne pas dépasser 30% d’élèves en difficulté par établissement? Quand s’acheminera-t-on vers des lycées polyvalents qui scolarisent aussi bien des CAP que des classes préparatoires pour permettre une meilleure mixité sociale? Quand enfin traitera-t-on l’échec scolaire avec une pédagogie différenciée, une pédagogie du détour au lieu de l’externaliser avec des dispositifs particuliers qui profitent souvent aux familles favorisées?

Individualiser,  casser l’idée de ghetto, revoir les liens école-familles sont des pistes à explorer de toute urgence. Bien sûr il faut des moyens mais aussi la volonté de changer et une bonne dose d’humilité.

L’école de la République va mal. Il est temps de passer de la parole aux actes !!!!

…  Autres Paroles  sur agir-blog ! …

 

 

L’école, réceptacle des tensions sociales ?

      Prof, un métier dangereux ? Non, au-delà du fait divers tragique qui s’est déroulé récemment à Albi, les meurtres d’enseignants sont, fort heureusement exceptionnels et les agressions physiques demeurent rares. Mai  le métier est devenu stressant, exposé à la violence sociale, réceptacle de toutes les frustrations accumulées en ces périodes de crise. Le temps est loin où l’école était une forteresse, un havre de paix où les élèves venaient pour apprendre, protégés des maux de la société. Désormais, les établissements scolaires, particulièrement ceux implantés dans les quartiers difficiles subissent les contrecoups de leur environnement : intrusions, règlements de compte aux abords de l’école, etc ….

         Il est aussi admis que les élèves arrivent en classe avec leur histoire et leur problème, que l’institution scolaire ne peut pas vivre à l’écart de la société. Deux études éclairent de manière instructive la perméabilité de plus en plus grande de l’ Éducation Nationale au climat social. Il en ressort que si l’école est loin d’être à feu et à sang, les enseignants font un métier de plus en plus difficile, prenant de plein fouet les tensions et les attentes déçues.

     Si les violences physiques à l’encontre des personnels sont peu fréquentes (0,6% déclarent avoir été agressés dans l’exercice de leur fonction), ils sont en revanche 12% à être la cible d’insultes et de menaces. Dans sept cas sur dix, ils sont vilipendés par les adultes dans le primaire, par les élèves dans le secondaire. Les femmes-profs ne sont pas plus visées que les hommes par contre, les jeunes sont beaucoup plus bousculés que les séniors, affectés souvent dans des établissements plus calmes en raison de leur ancienneté.

    Concernant les professeurs des écoles, les blessures avec arme, comme à Albi, représentent 0,04% des incidents rapportés contre 35,8% pour les injures et 17,1% pour les menaces.

     Comment atténuer cette violence sous-jacente et adoucir le climat scolaire? Les enseignants évoquent le sentiment de ne pas être respectés, ,reconnus , pris au sérieux en tant que professionnels. Au-delà des statistiques, c’est bien un malaise qui s’exprime au sein d’une profession convaincue de ne plus avoir la considération qu’elle mérite et impuissante face à une autorité qui se délite.

      Et puis, soyons assez   curieux pour tester les outils de la Communication Non-Violente. Nos enfants sont prêts à pratiquer  de telles expériences ! Une colo, un camp d’ados « CNV » dans le Larzac ou la ZAD du Morvan … Autant d’expériences qui font leur chemin … Et ne demandent qu’à se multiplier !! Pour le plus grand bonheur d’enfants  conso-acteurs et citoyens en devenir ! …

 

Jean Jaurès, aux institutrices et instituteurs

Une lette de Jean-JAURES parue dans  » la Dépêche « du 15 Janvier 1888.

à découvrir ici !

La jeunesse pensante … et le peuple :

Lire Jean JAURES sur le blog de Patrick FIGEAC

Jaurés, assassiné une seconde fois !

02/08/2014

Jaurés, assassiné une seconde fois !

       Dans les derniers jours de Juillet 2014, Jean Jaurés tentait par tous les moyens de sauver la Paix, il pensait que les forces conjuguées des ouvriers français et allemands pouvaient entraîner un mouvement pacifique irrésistibledes peuples d’Europe; Il croyait que la République, fille des Lumières,et de la raison triompherait de la folie des hommes !

   Alors, il parcourait l’Europe, se démenait ( … ce qui déplaisait, évidemment, aux déjà riches marchands d’armement !! )  Il l’a payé de sa vie, assassiné le 31 Juillet 2014 !!

   Aujourd’hui, la patrie de Jaurès est atone. Paris ne peut que se lamenter. Le conflit du Proche-Orient s’impose chez nous. La France a depuis longtemps mené une politique d’équilibre, à la fois amie d’Israël et des Palestiniens. Le problème est que cette politique ne sert à rien sinon à condamner les roquettes du Hamas et à déplorer les victimes de la riposte d’Israël.

  Le pacifisme selon Jaurés n’obéissait pas à cette doctrine ! C’était un engagement à faire entendre la voix de la raison, il pensait qu’il existait, au-dessus des peuples, une grande espèce qui les rassemble tous Il l’avait baptisée  » l’humanité  » !       Continuer la lecture

Pour l’historienne Mona Ozouf, l’école de Jules Ferry, c’est fini !

Quand les parents et la société ne soutiennent plus l’autorité des maîtres et que les savoirs sont sur internet, invoquer un retour à l’école de Jules Ferry  » est, pour Mona Ozouf, une « chimère anachronique ».

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