Circulaire sociale et pédagogique

Écouter le prologue ici :     Circulaire sociale et pédagogique   ♫
6 JUIN 2014

    La circulaire de rentrée affiche cette année deux priorités : réduire les inégalités scolaires et changer la pédagogie. Avec en premier lieu, un objectif: faire évoluer les pratiques en matière d’évaluation des élèves pour améliorer à la fois l’efficacité des apprentissages et la confiance en soi. Faire en sorte que l’évaluation ne soit plus vécue comme une sanction ou réduite seulement à une note mais, au contraire, conçue comme un moyen de faire progresser les élèves. La circulaire préconise par ailleurs une double évaluation des devoirs sous forme chiffrée et en terme de compétences.

    La réduction des inégalités, autre point fort de ce texte s’articule autour de la refondation de l’éducation prioritaire. Tous les acteurs concernés devront travailler à partir d’un référentiel pédagogique commun. L’autre axe est la mise en œuvre de la mixité sociale imposée par la loi d’orientation. Les cartes des formations, les demandes de dérogation devront désormais être étudiées en fonction de cette directive. Enfin, les Réseaux d’Aide seront à nouveau identifiés et reconnus dans leur mission: la prise en charge des difficultés des élèves.

         Le numérique trouve aussi sa place dans la circulaire de rentrée; l’accent est mis sur la formation initiale et continue. Même si le nombre de collèges connectés est porté à 100, nous sommes loin des annonces faites précédemment.;

        Ce texte ambitieux préconise également  » l’école de la bienveillance « , idée louable et généreuse mais qui s’arrête à la pause méridienne d’au moins 1h30 dans les collèges « dans la mesure du possible ». Dommage !!! Au-delà des grands principes, c’est sur le terrain que nous mesurerons les effets de cette circulaire ; il y a parfois un grand décalage entre l’incantation et la réalité.

 

L’ Europe a besoin de nous !

Le prologue de Patrick FIGEAC est ici : l’ Europe a besoin de nous !! ♪

Une Nouvelle Donne  ?

Nouvelle conscience !!!

       Le 25 mai, lors des élections européennes, les Français ont placé l’extrême droite en tête de ce scrutin .  Ils ont pris le risque de se lancer dans une aventure périlleuse, à l’issue incertaine. Les motifs d’insatisfaction sont nombreux et l’Ecole est concernée indirectement par les résultats de ce vote contestataire.

    D’abord, parce qu’enseigner l’Europe est difficile pour les professeurs, car c’est travailler sur un sujet délicat qui fait débat dans notre société, c’est s’interroger sur ses « limites » en tant que continent, c’est réfléchir sur ce qui peut contribuer à fonder une « identité européenne ». .En réalité, c’est à la fois un déficit d’informations, une certaine méfiance sur un sujet éminemment politique, un manque de visibilité qui empêchent souvent le corps enseignant de donner à l’Europe la place qu’elle mérite.

     D’autre part, ce sont majoritairement les jeunes, les chômeurs, les classes populaires qui ont choisi le vote extrême. L’Ecole doit s’interroger sur les sorties sans qualification, sur les évaluations qui, au lieu de soutenir, d’encourager les élèves ne pointent que leurs insuffisances. Les 150 000 sorties sans diplôme qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi constituent la face sombre d’un système éducatif qui a du mal à se réformer et alimente du même coup le désarroi, la colère, le dépit, la résignation de celles et de ceux qui se retrouvent en marge de la société.

     Evidemment, l’Ecole ne porte pas la responsabilité de ce « tsunami » électoral, elle a cependant sa part de travail à fournir si nous voulons que la France retrouve la place qu’elle mérite en Europe et dans le monde ! …

Rentrée 2014 : mauvais départ ?…

Rentée scolaire 2014 :  départ  un jour plus tard !

      Monsieur le Ministre de l’Education Nationale n’a pas le beau rôle. Il vient en effet de décider le report de la date de rentrée du 29 août au 1°septembre pour les enseignants, le 2 septembre pour les élèves. Pourquoi avoir pris une telle décision?

Monsieur le Ministre évoque des difficultés organisationnelles ( ?? ) de nature à compromettre l’accueil et la prise en charge d’un nombre important de nouveaux personnels mais cet argument n’est guère plausible. Il nous faut chercher d’autres explications …

Continuer la lecture

Mais où est la réussite éducative ?

         Disparue de l’organigramme du gouvernement, la réussite éducative aurait-elle vécu? Le bilan est pourtant positif : individualisation des réponses aux problèmes rencontrées par un nombre croissant de jeunes, ouverture de l’école aux parents, partenariat renforcé avec le tissu associatif et les institutions, lutte contre les discriminations.Tous ces acquis concentrés sur les quartiers sensibles auraient même pu être élargis à l’ensemble du territoire. Mais voilà, le manque de moyens, les corporatismes, les craintes des professionnels ont eu raison d’un dispositif de nature à transformer en profondeur notre système éducatif. Car il s’agit bien de changer de regard sur l’enfant, de repenser l’acte d’enseigner au-delà de la transmission des savoirs, d’ouvrir les fenêtres de l’école sur le monde, de développer l’esprit critique et la créativité.

Continuer la lecture

Le vrai visage de l’éducation prioritaire

   À écouter ici : le vrai visage de l’éducation prioritaire  ♪

          Disons-le très clairement : l’éducation prioritaire en France n’existe pas !

     Le terme « prioritaire » n’a  en effet du point de vue juridique aucune valeur particulière. Pourtant, les slogans qui ont accompagné la mise en oeuvre de cette politique sont encore dans toutes les mémoires : « donner plus à ceux qui ont moins », « discrimination positive », « réussite pour tous ». A regarder de plus prés, nous prenons conscience de l’écart qui existe entre les textes règlementaires et la réalité du terrain !!!!

Les subventions de l’Etat ne sont pas plus importantes dans les collèges situés en ZEP à l’exception des bourses nationales. Pas de dotation spécifique non plus pour le budget de ces établissements. Au final, les recettes sont plus importantes pour les collèges hors ZEP. Continuer la lecture

Le nouveau décret et ses conséquences !!!

                             ♫ le nouveau décret et ses consequences  !!

Le nouveau décret et ses conséquences!!!

      L’honneur est sauf. Monsieur le Ministre a maintenu le cap sur la réforme des rythmes scolaires initiée par son prédécesseur tout en l’assouplissant. Ainsi, les activités périscolaires pourront-elles être regroupées sur un après-midi, ce qui devrait permettre une meilleure gestion des animateurs, des emplois du temps. Les communes pourront également mutualiser les personnels et offrir de « vrais emplois » dans un domaine en pleine expansion.

       Mais, cette réforme aura un coût, chiffré par l’association des Maires de France à un milliard d’euros. Dans le même temps, l’Etat a décidé de réduire ses versements aux collectivités territoriales d’environ 10 milliards. Voilà qui suffit à mécontenter les élu(e)s. Le gouvernement devrait pourtant mettre la main au portefeuille mais ses marges de manœuvre restent limitées.

Enfin, réfléchissons un peu !!! L’essentiel de la réforme n’était-il pas de réduire la journée de classe jugée trop lourde ? Certes, Monsieur le Ministre a pris soin de préserver les cinq demi-journées mais nos élèves seront à l’école six heures plusieurs jours par semaine  :  24 + 3  = 27 heures 

    Aucune formule ne résoudra à elle seule la question des inégalités scolaires. Pour y remédier, il est nécessaire de « changer l’école »; la mise en œuvre de la loi sur la refondation apporte quelques pistes salutaires: scolarisation des moins de 3 ans, plus de maîtres que de classes, lutte contre le décrochage scolaire. Il est cependant essentiel de renouveler la créativité, l’inventivité pédagogique en s’appuyant sur des expériences de terrain. Sommes-nous prêts à tenter ce pari au delà des intérêts partisans?

 

Comment évaluer les professeurs ?

♪ Écouter le billet ici ☞ Comment évaluer les professeurs

Comment évaluer les professeurs ?

     Parmi les pays de l‘OCDE, les écoles françaises sont celles qui pratiquent le moins l’auto-évaluation, qui demandent le moins de retour d’informations aux élèves et où le recours au tutorat pour faire évoluer les pratiques pédagogiques est le moins répandu.

     L’évaluation des enseignants est nécessaire mais pas dans n’importe quelles conditions. Nous manquons, dans notre pays, d’une culture commune en ce domaine. Pourtant, difficile de gérer des difficultés inhérentes aux établissements sans ces éléments pertinents !!!

       L’absence d’évaluation régulière des professeurs, associée à la disparition des dispositifs d’accompagnement dans les premières années qui suivent la titularisation des maîtres freinent l’évolution, l’amélioration des pratiques pédagogiques et ne permettent pas un suivi personnalisé de nature à mieux comprendre les besoins du corps professoral en matière de formation continue par exemple. Continuer la lecture

L’ école entre redressement économique et lutte contre les inégalités

11 AVRIL 2014

            La réforme des rythmes sera maintenue affirme Monsieur le Premier Ministre. Il n’y aura pas de report, pas de retard, pas de libre-choix mais des assouplissements sont possibles en fonction des réalités locales. Jusqu’où peuvent aller ces aménagements? Revenir par exemple à la semaine des 4 jours en privilégiant le mercredi pour la pratique sportive? Est-ce légal? L’heure est à la concertation mais notons que le flou des réponses apportées incite à la prudence.

      Comme nous nous en doutions, l’Ecole s’efface devant le redressement économique, devenu priorité des priorités. Ne nous leurrons pas, il va bien falloir trouver l’argent quelque part et l’Education Nationale va fatalement en payer le prix même si nous pouvons espérer que les retombées seront mineures.

    Mais  c’est la transformation radicale de l’environnement scolaire voulue par Monsieur le Premier Ministre qui interroge. Quel impact aura par exemple la suppression des départements dans la vie des collèges au quotidien? Une collectivité aura-t-elle alors en charge la totalité des établissements secondaires? Comment l’Etat, les collectivités locales vont-ils se répartir leurs rôles respectifs, l’Etat ne souhaitant pas se désengager de ses missions régaliennes en matière d’éducation? Quelle conséquence aura la suppression de la clause de compétences générales sur les projets pédagogiques?

     C’est un changement de cap qui s’annonce. Le précédent gouvernement plaidait pour de nouveaux équilibres entre l’Etat et les collectivités locales. Une nouvelle ère va maintenant s’ouvrir. Si Monsieur le Premier Ministre réussit son pari, l’Ecole y gagnera en efficacité. Monsieur Benoît HAMON a fait de la lutte contre les inégalités sociales une priorité; attendons la suite dans les actes !!!

Le nouveau Ministre et les chantiers en cours !!!

     Le nouveau Ministre de l’Education Nationale vient à peine de prendre ses fonctions que déjà, nombre de questions taraudent celles et ceux qui s’intéressent au devenir de l’école. Les rythmes scolaires tout d’abord ; déjà les maires de l’opposition, fraîchement élus, font entendre leur différence. Comment, dans ces conditions, préserver ce qui a été difficilement acquis par son prédecesseur ? Le décret sera-t-il revu, réécrit ? Le débat est ouvert. Mais  c’est sur le terrain budgétaire que le nouveau Ministre est attendu ! 

    Comment concilier en effet le pacte de responsabilité et la maintien du budget de l’éducation nationale ? Enterrera-t-il la promesse de création des 60 000 postes pourtant promis par Monsieur le Président de la République ? La réforme des programmes, en cours d’élaboration, pourrait permettre un rééquilibrage des moyens entre le primaire et le secondaire mais, là encore, les obstacles seront nombreux et les oppositions farouches !

      Dans ce contexte, le numérique aura-t-il encore un avenir ?  Le plan lancé par Vincent PEILLON était lié à diverses sources de financement : Europe, collectivités locales. Comment mettre en oeuvre ce projet novateur, ambitieux, alors que des efforts d’économie sont demandés à tous les acteurs ?

      La refondation de l’école sera-t-elle remise en cause? Elle était nécessaire,  cohérente, ouvrait de nouveaux horizons, fixait un cap. Qu’en est-il aujourd’hui aprés la démission du gouvernement ? Qui est capable de relever le défi, de proposer une nouvelle vision pour notre Ecole ? Alors que le modèle actuel semble satisfaire grandement à la fois ceux qui la dirigent et la frange de la population la plus influente, nous avons toutes les raisons d’être inquiets. « 

  » Vincent PEILLON a un bon bilan, bonne chance à celui qui lui succèdera  » disait il y a quelques semaines, le nouveau Ministre Benoît HAMON. Il en aura besoin !!! ….

 

Connectés même la nuit !

      De plus en plus accros à leurs mobiles, à internet, nos jeunes dorment de moins en moins. Ils se réveillent la nuit pour se connecter à des réseaux sociaux, s’ envoyer des SMS , jouer avec leur portable ou leur console. Ces pratiques sont inquiétantes et montrent des changements de comportement  des adolescents avec des écrans .

      Un sur quatre dort moins de 7 heures par nuit la veille des jours de classe. 16% des enfants de 11 ans accuseraient ainsi un déficit de 2 heures de sommeil, ce pourcentage grimperait à 40% chez les adolescents de 15 ans. Les conséquences de cette carence sont importantes; de nombreux travaux ont en effet montré les incidences du sommeil sur la santé et l’équilibre psycho-physiologique: fatigue, irritabilité, manque d’attention, de concentration, risques accrus d’accidents et même d’obésité. Les chercheurs pointent aussi la nette progression de médicaments hypnotiques, anxiolytiques chez des patients de plus en plus jeunes.  L’organisation du cortex cérébral , la plasticité neuronale sont aussi affectées par une veille excessive. En outre, dormir permet au cerveau de se nettoyer des déchets accumulés pendant l’éveil. Ignorant ces bienfaits, stimulés par cette addiction grandissante aux écrans, nos enfants diminuent cette pause nocture pourtant réparatrice et indispensable à leur équilibre. Continuer la lecture