L’honneur est sauf. Monsieur le Ministre a maintenu le cap sur la réforme des rythmes scolaires initiée par son prédécesseur tout en l’assouplissant. Ainsi, les activités périscolaires pourront-elles être regroupées sur un après-midi, ce qui devrait permettre une meilleure gestion des animateurs, des emplois du temps. Les communes pourront également mutualiser les personnels et offrir de « vrais emplois » dans un domaine en pleine expansion.
Mais, cette réforme aura un coût, chiffré par l’association des Maires de France à un milliard d’euros. Dans le même temps, l’Etat a décidé de réduire ses versements aux collectivités territoriales d’environ 10 milliards. Voilà qui suffit à mécontenter les élu(e)s. Le gouvernement devrait pourtant mettre la main au portefeuille mais ses marges de manœuvre restent limitées.
Enfin, réfléchissons un peu !!! L’essentiel de la réforme n’était-il pas de réduire la journée de classe jugée trop lourde ? Certes, Monsieur le Ministre a pris soin de préserver les cinq demi-journées mais nos élèves seront à l’école six heures plusieurs jours par semaine : 24 + 3 = 27 heures
Aucune formule ne résoudra à elle seule la question des inégalités scolaires. Pour y remédier, il est nécessaire de « changer l’école »; la mise en œuvre de la loi sur la refondation apporte quelques pistes salutaires: scolarisation des moins de 3 ans, plus de maîtres que de classes, lutte contre le décrochage scolaire. Il est cependant essentiel de renouveler la créativité, l’inventivité pédagogique en s’appuyant sur des expériences de terrain. Sommes-nous prêts à tenter ce pari au delà des intérêts partisans?