Une culture scolaire vraiment pédagogique, c’est urgent !!

JEUDI 2 JANVIER 2014

                                          L’école sélectionne-t-elle les élèves?

           Deux jeunesses cohabitent en France. Pendant que l’une se cherche mais finit par trouver sa place, l’autre est en échec, en souffrance. 150 000 jeunes, prés de 20% d’une génération décrochent et sortent de l’école sans qualification.

         La prétendue démocratisation de l’accés aux études masque en réalité un système scolaire profondément élitiste et traditionnel. Conçue pour trier, sélectionner les « meilleurs », l’école française reste trés académique avec une pédagogie encore trop « verticale » , peu participative, avec une organisation disciplinaire inadaptée aux exigences du « monde qui vient ».

      Les 60 000 créations de postes ont accrédité l’idée que l’école souffrait d’un manque de moyens alors que l’essentiel est ailleurs. Notre culture scolaire est totalement dépassée ; à aucun moment, elle n’évoque par exemple d’autres compétences comme la capacité d’apprendre à apprendre, de savoir maîtriser ses émotions, d’inter-agir avec les autres, de travailler l’estime de soi ; selon l’idéologie dominante, en France, il appartient aux familles de transmettre ces savoir-faire. Or, au sein de certains milieux défavorisés, cette transmission ne s’effectue pas ou trés mal ce qui pénalise les enfants. Dans le même temps, nos gouvernants mettent en avant des discours sur « les principes d’égalité », « le collège pour tous », « l’ascension sociale par l’école » tout en proposant un système éducatif parmi les plus inégalitaires d’Europe. Le pire est que, plus l’école est inégalitaire, plus la thème de » l’égalité pour tous » est mis en avant.

Le problème central réside bien dans les pratiques pédagogiques et la capacité que peut avoir le système éducatif à prendre en charge les élèves les plus faibles. L’acte de « faire apprendre » n’est pas seulement déterminé par les contenus des programmes mais surtout par la manière de les transmettre. Les apports de la recherche en ce domaine devraient être pris en compte par les politiques éducatives. Pour cela, il faut du courage et une volonté tenace.

    Souhaitons que nos dirigeants s’emparent de ces questions. Il en va de l’avenir de notre jeunesse !!!

 

La société, les familles et l’école …

Voici  le prologue de l’émission radiophonique « PAROLES  » animée par Patrick FIGEAC, sur Radio4, le mercredi matin …

                         écouter  :  ♫ La socièté, les familles et l’école.

         Lire le blog        La société, les familles et l’école.

     L’école n’est pas la seule responsable des mauvais résultats obtenus dans l’enquête PISA 2012. Entre 2003 et 2013, la société s’est elle aussi profondément divisée. Les inégalités entre les familles, devant le logement par exemple, se sont davantage creusées. Nous savons aujourd’hui que les 20% des enfants qui grandissent dans des habitats insalubres ou surpeuplés ne sont pas dans des conditions optimales pour réussir leur scolarité

      Ce qui se passe dans l’école reflète avant tout ce qui se passe à l’intérieur de la sphère privée. En effet, les inégalités sociales émergent d’abord dans le contexte familial. Avec la crise, de nombreux parents en situation de précarité ne sont pas en mesure d’aider leurs enfants. L’école continue pourtant à fonctionner comme si ces différences n’existaient pas. Elle ne tient pas suffisamment compte des écarts majeurs de capital culturel transmis par les familles, de leurs ressources inégales pour accompagner la scolarité des élèves. Le système éducatif fonctionne de manière trés fermée, favorisant celles et ceux qui en connaissent les clés. De nombreux parents se désinvestissent, particulièrement dans les milieux modestes, à la fois parce qu’ils ne se sentent plus légitimes mais aussi parce qu’ils n’ont aucune idée de l’importance considérable que peut revêtir le simple fait d’échanger avec leurs enfants sur ce qui se passe à l’école ! …

     Tant que nous appliquerons un modèle homogène à un système qui ne cesse de se différencier, nous favoriserons les « nantis », les « héritiers ». Nous devons donner une vraie priorité financière aux établissements les plus en difficultés avec un accompagnement pédagogique spécifique. Les directeurs, principaux, proviseurs ont, dans ce cadre, un rôle déterminant à jouer comme levier de mobilisation et d’entraînement. En sachant les nommer au bon moment et au bon endroit, il est possible de réduire les inégalités. Encore faut-il que la société se mobilise.     Malheureusement, la question centrale posée par PISA est devenue inaudible. Les acteurs qui oeuvrent au quotidien sont déjà invisibles dans les médias. Ils seront bientôt effacés de nos mémoires. « Indignez-vous » , disait Stéphane HESSEL. C’est le moment de nous faire entendre !

L’épuisable et l’inépuisable …

L’ÉPUISABLE  ET L’INÉPUISABLE : une ÉCOLOGIE HUMAINE PLANÉTAIRE

À découvrir ici :    l’inépuisable et l’épuisable , un texte de Philippe MEIRIEU à l’occasion des journées d’été des écologistes à Marseille

Citation extraite du site de Philippe MEIRIEU

            « Un jour, lorsque nos temps seront passés, lorsque, après un demi-siècle, une nouvelle génération nous aura remplacés, lorsque l’Europe sera tellement menacée par la répétition des mêmes fautes, par la misère croissante du peuple et par ses dures conséquences, que tous les appuis sociaux en seront ébranlés, alors, oh ! alors peut-être, on accueillera la leçon de mes expériences, et les plus éclairés en viendront à comprendre que c’est seulement en ennoblissant les hommes qu’on peut mettre des limites à la misère et aux fermentations des peuples, ainsi qu’aux abus du despotisme de la part soit des princes, soit des multitudes. »

Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827)

Histoire-Géographie … à la peine !

05/07/2013
Ecoutez Patrick FIGEAC ici  l’histoire et la géographie à la peine
et sur EDUCAVOX 

      Le niveau des élèves en histoire et géographie  en troisième s’est détérioré depuis 2006. Deux études du Ministère montrent, sur ces deux disciplines, des évolutions opposées. A l’école primaire, le niveau reste stable, au collège, il a nettement baissé.

   Pourtant, les élèves aiment bien l’histoire et la géographie. Alors, pourquoi cette chute des résultats? La Direction des Etudes du Ministère cible deux facteurs : l’absence de travail personnel dans des matières jugées au final peu importantes et le fait qu’en dehors de l’école, l’histoire et la géographie ne s’inscrivent plus dans leurs pratiques culturelles. Pourtant, les applications web me manquent pas pour explorer la planète  !!! Trop peu enseignés sans doute !…  Et restent  les réseaux sociaux … qui ne semblent guère développer la curiosité ( un atout pour apprendre en s’amusant ! )

    Alors, les jeunes vivent-ils dans le même espace que les adultes? Ils ont accés à une masse d’informations dont ils peinent à distinguer l’essentiel de l’aléatoire et ne fournissent pas les efforts nécessaires pour apprendre.

Enfin, la baisse des résultats en histoire et géographie est à mettre en relation avec les difficultés recensées en expression écrite. A l’oral, tout va bien, ils posent des questions, sont motivés par les activités proposées mais, le passage à l’écrit les rebute.

Un dernier point mérite d’être souligné. La peur de se tromper qui est une des caractéristiques des élèves français.

      Plus qu’une crise de l’histoire et de la géographie , ces études interrogent le rapport à la culture qui comme chacun sait « donne forme à l’esprit ».

Il y a urgence.!!!

L’éducation artistique et culturelle

        L’éducation artistique et culturelles est le parent pauvre de l’enseignement !

>>    Ce rapport dresse un état des lieux et lance des pistes de reflexion.

Il est préconisé d’ exiger de chaque établissement un volet éducation artistique et culturelle clairement défini dans le projet culturel de son projet d’établissement ……   et faire en sorte que soit ainsi effectivement appliquée la circulaire du 22 janvier 2007 !   🙂

Lire au lycée professionnel

Des articles intéressants dans cette revue : à découvrir !

Des enseignants proposent d‘enseigner la littérature par l’image ; un exemple des ressources proposées via le CRDP de Grenoble 

 » 15 minutes pour doubler votre vitesse de lecture « 

Un livre numérique gratuit à télécharger 

et pour en savoir plus sur l’application pratique des neurosciences dans les apprentissages, découvrez comment un élève faible s’est donné les moyens de devenir étudiant brillant à Cambridge, avec les méthodes de Tony BUZAN et notamment LES SCHÉMAS HEURISTIQUE (Mindmap)

Ces enfants empêchés de penser

Spécialiste de l’enseignement ayant publié divers ouvrages, Serge BOIMARE

nous donne son analyse du mal dont souffre l’école française aujourd’hui.

A découvrir un interview  surr Radio Laser

 » … Sans nous !! … « 

Un billet d’humeur … qui ré-hausse la météo  !

Ecoutez Patrick FIGEAC en cliquant sur ce lien :   » SANS NOUS !! « 

crue 20 Janv 2013

le Lot et la neige

Sans nous !!

Le premier ministre britannique déroule le tapis rouge à des hommes d’affaires Français en rupture de ban, le président russe s’autorise à accueuillir sur son sol des artistes en rupture de fisc ! …

     La question n’est pas de savoir qui a  raison ou tort mais une chose est sûre : la France est délaissée, ruinée par certains de ses concitoyens et ce sont les classes aisées qui donnent le signal de l’exil. Mais que se passe-t-il alors ? Rien ! Absolument  RIEN !! =:

    Rappelons au passage que les États-Unis, eux, ont  prévu une force de dissuasion par  une loi qui  taxe «les exilés du capital» … selon le bon sens de restituer à la collectivité une part de ce qu’elle vous a permis d’accumuler en profits !… 

Bref, notre pays est devenu une destination touristique et un bon placement pour les émirs du Qatar. Et pourtant, pendant ce temps, nous nous mobilisons pour ou contre l’ouverture du mariage aux couples homosexuels.

    L’église catholique dynamise ses soutiens contre une modification du mariage civil qui ne la concerne guère. En effet, elle est libre de concevoir, d’organiser le mariage religieux comme elle l’entend. Elle serait beaucoup plus forte si elle campait sur ce terrain là en réaffirmant qu’à ses yeux, le mariage est l’union d’un homme et d’une femme tactiquement, elle aurait beaucoup à y gagner d’autant que, dans la bataille qui s’annonce, elle risque fort d’être stigmatisée !

De l’autre côté, l’agressivité anticléricale gagne du terrain au risque de se voir reprocher que cette ardeur combative lui fasse défaut quand il s’agit de lutter contre le capitalisme bancaire par exemple. N’a-t-on pas entendu, au Bourget, le candidat devenu Président affirmer que l’ennemi principal n’était pas la religion, à l’exception de la religion de l’argent ??

      En bref, nous en serions revenus au temps anciens qui ont failli rouvrir la coupure en deux moitiés d’une France que la République avait réconciliée avec elle-même. Il avait fallu à l’époque l’ouverture d’esprit d’un Aristide Briand pour transformer la séparation de l’église et de l’état en une loi de tolérance et de réconciliation. Mais où est l’Aristide Briand d’aujourd’hui ? Nous le cherchons en vain. Ce n’ est pas le mariage qui fait problème, c’est la filiation. En se voulant maître et créateur de lui-même, l’homme choisit d’oublier sa dette à l’égard de la tradition, de la transmission, de l’humanité apprise … au nom de la capacité de l’homme à dépasser l’ordre naturel, fût-il le sien, la filiation biologique, pour lui substituer une filiation artificielle et volontaire .

C’est, me semble-t-il, d’une présomption insensée ! …

La sexualité humaine est toute entière de l’ordre de la chair et toute entière de l’ordre de l’Esprit. Si nous négligeons l’un ou l’autre de ces deux ordres, il ne tardera pas à se venger …

     Ne nous laissons pas entrainer dans cette guerre culturelle qui risque de diviser la nation, à plus forte raison quand elle est incapable de se mobiliser sur les valeurs qui sont sensées unir tous les citoyens. Le progrès des moeurs, oui ! La guerre des sexes non ! Se battre pour ou contre le sexe des anges ? Merci bien. Nous avons mieux à faire, ne croyez-vous pas ?!