L’égalité, l’équité toujours au ban de l’école ! …

L’égalité, l’équité toujours au ban de l’école ! …

       C’est un euphémisme mais reconnaissons que la démocratisation scolaire a échoué. Nous avons une école qui s’avère inefficace à gommer les inégalités entre élèves et qui, au contraire, favorise la reproduction des classes sociales. L’école de la République n’est plus la même pour tous. En effet, selon le lieu d’habitation, le collège d’affectation, la classe fréquentée, les conditions d’étude sont très différentes.     Pourquoi la France qui a multiplié les réformes dans le domaine de l’éducation en particulier obtient-elle de si piètres résultats ? Un système pyramidal, centralisé comme le nôtre est-il compatible avec l’hétérogénéité des publics accueillis dans nos établissements ?  Comment l’affectation des enseignants les plus expérimentés aux meilleurs élèves et les débutants nommés dans les zones difficiles peut-elle prétendre à la justice sociale ? Un système qui répugne à s’auto-évaluer peut-il sérieusement évoluer et s’améliorer?

      Quand aura-t-on le courage de repenser la carte scolaire de façon à ne pas dépasser 30% d’élèves en difficulté par établissement? Quand s’acheminera-t-on vers des lycées polyvalents qui scolarisent aussi bien des CAP que des classes préparatoires pour permettre une meilleure mixité sociale? Quand enfin traitera-t-on l’échec scolaire avec une pédagogie différenciée, une pédagogie du détour au lieu de l’externaliser avec des dispositifs particuliers qui profitent souvent aux familles favorisées?

Individualiser,  casser l’idée de ghetto, revoir les liens école-familles sont des pistes à explorer de toute urgence. Bien sûr il faut des moyens mais aussi la volonté de changer et une bonne dose d’humilité.

L’école de la République va mal. Il est temps de passer de la parole aux actes !!!!

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L’école, entre le dire et le faire …

Ecouter le prologue ici : l’école entre le dire et le faire … ♪

13 JUIN 2014

      En 1985, Jean-Pierre CHEVENEMENT, alors Ministre de l’Education Nationale lançait, grâce à la création des bacs professionnels, le projet de conduire 80% d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Trente ans après, nous y sommes ou presque: 73% des élèves l’ont décroché.. L’enseignement supérieur compte désormais 2,4 millions d’étudiants. Formidable mutation qui a permis à notre pays de gagner la bataille du nombre mais qui, dans le même temps, a perdu celle de la démocratisation d’accès à la réussite. Les enquêtes le démontrent; les résultats de l’école française sont médiocres comparés à ceux des pays similaires. Pire,c

      L’affaire des rythmes scolaires vient de le démontrer de manière flagrante. Monsieur le Ministre a raison de vouloir combler le gouffre entre l’incantation égalitaire des discours et la dure réalité du terrain. Comment ? C’est la question à laquelle il doit tenter de trouver des réponses. Ses prédécesseurs vantaient les mérites des 80% des jeunes au niveau bac. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Définir un projet éducatif, c’est repenser un projet de société. Vaste programme qui, malheureusement en France, est lié au calendrier électoral où tout nouveau venu s’interdit de lancer une réforme qu’il faut mettre inéluctablement en chantier, réforme qui sera, par la suite, détricotée par son successeur.

     Monsieur le Ministre croit aux valeurs sûres de l’Ecole républicaine, à son ambition anticipatrice et démocratique. Il est à craindre que, malheureusement, son courage et sa ténacité ne suffisent pas.

 

Mais où est la réussite éducative ?

         Disparue de l’organigramme du gouvernement, la réussite éducative aurait-elle vécu? Le bilan est pourtant positif : individualisation des réponses aux problèmes rencontrées par un nombre croissant de jeunes, ouverture de l’école aux parents, partenariat renforcé avec le tissu associatif et les institutions, lutte contre les discriminations.Tous ces acquis concentrés sur les quartiers sensibles auraient même pu être élargis à l’ensemble du territoire. Mais voilà, le manque de moyens, les corporatismes, les craintes des professionnels ont eu raison d’un dispositif de nature à transformer en profondeur notre système éducatif. Car il s’agit bien de changer de regard sur l’enfant, de repenser l’acte d’enseigner au-delà de la transmission des savoirs, d’ouvrir les fenêtres de l’école sur le monde, de développer l’esprit critique et la créativité.

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L’ école entre redressement économique et lutte contre les inégalités

11 AVRIL 2014

            La réforme des rythmes sera maintenue affirme Monsieur le Premier Ministre. Il n’y aura pas de report, pas de retard, pas de libre-choix mais des assouplissements sont possibles en fonction des réalités locales. Jusqu’où peuvent aller ces aménagements? Revenir par exemple à la semaine des 4 jours en privilégiant le mercredi pour la pratique sportive? Est-ce légal? L’heure est à la concertation mais notons que le flou des réponses apportées incite à la prudence.

      Comme nous nous en doutions, l’Ecole s’efface devant le redressement économique, devenu priorité des priorités. Ne nous leurrons pas, il va bien falloir trouver l’argent quelque part et l’Education Nationale va fatalement en payer le prix même si nous pouvons espérer que les retombées seront mineures.

    Mais  c’est la transformation radicale de l’environnement scolaire voulue par Monsieur le Premier Ministre qui interroge. Quel impact aura par exemple la suppression des départements dans la vie des collèges au quotidien? Une collectivité aura-t-elle alors en charge la totalité des établissements secondaires? Comment l’Etat, les collectivités locales vont-ils se répartir leurs rôles respectifs, l’Etat ne souhaitant pas se désengager de ses missions régaliennes en matière d’éducation? Quelle conséquence aura la suppression de la clause de compétences générales sur les projets pédagogiques?

     C’est un changement de cap qui s’annonce. Le précédent gouvernement plaidait pour de nouveaux équilibres entre l’Etat et les collectivités locales. Une nouvelle ère va maintenant s’ouvrir. Si Monsieur le Premier Ministre réussit son pari, l’Ecole y gagnera en efficacité. Monsieur Benoît HAMON a fait de la lutte contre les inégalités sociales une priorité; attendons la suite dans les actes !!!

Le nouveau Ministre et les chantiers en cours !!!

     Le nouveau Ministre de l’Education Nationale vient à peine de prendre ses fonctions que déjà, nombre de questions taraudent celles et ceux qui s’intéressent au devenir de l’école. Les rythmes scolaires tout d’abord ; déjà les maires de l’opposition, fraîchement élus, font entendre leur différence. Comment, dans ces conditions, préserver ce qui a été difficilement acquis par son prédecesseur ? Le décret sera-t-il revu, réécrit ? Le débat est ouvert. Mais  c’est sur le terrain budgétaire que le nouveau Ministre est attendu ! 

    Comment concilier en effet le pacte de responsabilité et la maintien du budget de l’éducation nationale ? Enterrera-t-il la promesse de création des 60 000 postes pourtant promis par Monsieur le Président de la République ? La réforme des programmes, en cours d’élaboration, pourrait permettre un rééquilibrage des moyens entre le primaire et le secondaire mais, là encore, les obstacles seront nombreux et les oppositions farouches !

      Dans ce contexte, le numérique aura-t-il encore un avenir ?  Le plan lancé par Vincent PEILLON était lié à diverses sources de financement : Europe, collectivités locales. Comment mettre en oeuvre ce projet novateur, ambitieux, alors que des efforts d’économie sont demandés à tous les acteurs ?

      La refondation de l’école sera-t-elle remise en cause? Elle était nécessaire,  cohérente, ouvrait de nouveaux horizons, fixait un cap. Qu’en est-il aujourd’hui aprés la démission du gouvernement ? Qui est capable de relever le défi, de proposer une nouvelle vision pour notre Ecole ? Alors que le modèle actuel semble satisfaire grandement à la fois ceux qui la dirigent et la frange de la population la plus influente, nous avons toutes les raisons d’être inquiets. « 

  » Vincent PEILLON a un bon bilan, bonne chance à celui qui lui succèdera  » disait il y a quelques semaines, le nouveau Ministre Benoît HAMON. Il en aura besoin !!! ….

 

Un vent de démographie souffle sur l’école !

À écouterun vent de demographie souffle sur l’école ♪

    Un vent de démographie souffle sur l’école

    Il y au moins un domaine où la France excelle en Europe : c’est la démographie !!

   Mais cette croissance laisse le Ministère pantois. Nous attendions 70 000 élèves supplémentaires, voilà qu’il y en aura 90 000 de plus !!

    Ecoles, collèges, lycées vont donc  connaître une recrudescence des effectifs. Paradoxalement, cette bonne nouvelle inquiète la rue de Grenelle. En effet, tous les postes crées n’iront pas, comme prévu, vers des dispositifs de soutien, comme « plus de maîtres que de classes », mesure-phare de la refondation destinée à lutter contre la baisse de niveau dans le premier degré. De la même manière, les moyens disponibles nécessaires pour développer d’autres politiques éducatives dans le secondaire seront revus à la baisse. Toutefois, cette situation devrait se stabiliser. La « priorité au primaire » sera difficile à tenir alors que le sujet sensible des rythmes scolaires agitera encore les écoles.

    Déjà en difficulté  avec la mise en oeuvre de ses réformes, en particulier sur le dossier du recrutement des enseignants, les efforts de Monsieur le Ministre sont freinés par l‘arrivée massive de nouveaux élèves. Toutes les prévisions, même les plus optimistes, ont été balayées. Pas facile d’être en charge de l’éducation !!!

le blog Agir de Patrick FIGEAC

Quand les parents s’en mêlent !!!

VENDREDI 21 FÉVRIER 2014            à   ♫ écouter :  Quand les parents s’en mêlent

       La manifestation des parents lors du « jour de colère », leur décision de retirer leur enfant de l’école une journée par mois pour protester contre la supposée « théorie des genres » aura fait plier le gouvernement qui a reporté le projet de loi sur la famille. Et si  ce mouvement collectif n’était que la partie visible d’une crise beaucoup plus grave ? Une défiance envers l’école qui frappe  celles et ceux  qui en ont justement le plus besoin !

     En effet, ce sont les parents des couches populaires qui ont repris leurs enfants  en s’en prenant directement au mythe républicain. Ils ont le sentiment diffus que le système éducatif s’est éloigné d’eux et même qu’il fonctionne contre eux.

   L’école ne prend pas suffisamment en compte les attentes des familles populaires qui, en retour, ne valident plus le modèle scolaire. Elles ont l’impression confuse que l’école veut les rééduquer, leur bourrer le crâne, les endoctriner. Pourtant, elles ne sont pas opposées à l’éducation mais c’est son fonctionnement qui les perturbe.

    Une des solutions consiste justement  à faire participer les parents à la gestion de « leur école » , à les impliquer davantage. Ce qui pose la délicate question de leur légitimité et de leur propre rapport au savoir. Equilibre difficile à trouver pour un système qui s’est justement construit contre les parents.

Les français moins instruits que la moyenne européenne

       Nous vous invitons à lire cet excellent article :

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