Europe : l’orage gronde sur le front du chômage

         Europe : l’orage gronde sur le front du chômage

13 Juillet 2012 

          Les sommets européens, les plans de sauvetage n’y changeront pas grand chose ! L’Europe est plongée dans une catastrophe sociale que l’agitation des dirigeants politiques ne peut plus vraiment masquer … Nous faisons mine de croire à Bruxelles que la crise politique  est réglée en Grèce depuis les élections du 17 Juin, que les grands marchandages annoncent le bout du tunnel. Un peu de temps gagné mais l’essentiel …  reste  à faire !

Aujourd’hui, ce sont les risques d’explosion sociale qui menacent. En effet, dans cet océan de chiffres censés expliquer la crise, nous oublions la principale donnée. Le taux de chômage, un chômage de masse annonciateur d’orage plus encore que les bilans des banques : 24,1% en Espagne, 21,7% en Grèce, 15,3% au Portugal, plus de 10% en France et en Italie.

     Peut-on croire que les peuples européens continueront à subir quand, depuis trois ans, institutions et dirigeants démontrent leur incapacité à engager les politiques alternatives nécessaires ? Près d’un quart des jeunes de moins de 25 ans de l’ensemble de l’Union européenne sont à la recherche d’un emploi : soit plus de 5,5 millions de personnes !!

Et ce taux est de 51%en Grèce et en Espagne et  de 36% au Portugal !

  Le calme des sommets bruxellois est trompeur. Les débats nécessairement techniques ne doivent pas masquer l’essentiel :  

de nouvelles crises politiques sont à nos portes !…

Les exclus de la République !

8 Juillet 2012                 Exclus de la république !

La diversité est à la mode, les élections législatives ont vu arriver de nombreuses femmes au Palais-Bourbon avec  quelques visages colorés qui attestent que l’Assemblée Nationale s’émancipe. Nous ne pouvons que nous en réjouir !!

N’oublions cependant pas que la diversité sociale est la grande absente des travées du Parlement, personne ne s’en offusque ?…  Quelle est la représentation sociologique de nos élus ?

Quelques chefs d’entreprise, beaucoup d’avocats,, d’anciens assistants parlementaires, beaucoup de fonctionnaires. Les agriculteurs, les employés sont minoritaires et un seul ouvrier siège dans l’hémicycle. Les responsables issus des milieux populaires constituent une espèce en voie de disparition, à droite comme à gauche !

Un siècle et demi après la Commune de Paris qui vit des ouvriers, des artisans, des commerçants se transformer en hommes d’état, le peuple est devenu le grand absent des instances décisionnelles.

C’est vrai dans les conseils d’Administration des entreprises, comme dans les assemblées où le mode de sélection est une machine à évacuer les Français « d’en bas ». Il ne s’agit pas ici de cultiver une fibre ouvrière de mauvais aloi. L’origine sociale ne fonde pas une capacité innée à faire le bon ou le mauvais choix . Mais qu’une large fraction  de la population soit exclue des lieux de décision devrait interpeller toutes celles et tous ceux qui s’interrogent sur la vie démocratique du pays…

Telle est pourtant la triste réalité !! Vingt millions d’abstentionnistes au second tour, presque la moitié du corps électoral el le peuple, « les gens de peu » n’ont aucun représentant !

Certes, la coupure entre la France profonde et les élites ne date pas d’aujourd’hui. Ce n’est pas une raison pour se gargariser du progrès limité d’une diversité qui masque de facto une forme d’exclusion de classe.

Quand les ouvriers y sont une minorité invisible, l’Assemblée Nationale devient un territoire perdu de la République !…

Les machines gouvernent la bourse !

 30/06/2012                                          Les machines gouvernent la bourse !

 Connaissez-vous ce nouvel aspect de la Bourse ? « La spéculation haute fréquence » ? C’est assez révolutionnaire mais très effrayant pour les citoyens que nous sommes ! Jugez plutôt …

      Les nouveaux outils technologiques présents dans les salles de marché permettent aux opérateurs de spéculer sur des «laps» de temps de plus en plus courts.      Entre l’ordre d’achat et l’ordre de vente, il peur s’écouler moins d’une seconde ! Or, comme les spéculations portent sur des quantités astronomiques, l’infime variation enregistrée en une microseconde suffit à générer des profits considérables. Face à la complexité de la technique, la Bourse a recours désormais à de pseudo-ordinateurs. Ainsi, une part croissante de l’activité financière planétaire n’est plus assurée par des humains, mais par des machines.

       Non, vous ne rêvez pas !! Ni les décideurs politiques, ni les économistes libéraux ne veulent évoquer cette nouvelle mode, cette folie spécifique qui, aujourd’hui, se répand sur la planète. Ils craignent, à juste titre, que les citoyens ne prennent peur et finissent par se révolter .

   Nous en sommes arrivés au vieux cauchemar décrit jadis par Aldous HUXLEY, Georges ORVEL et bien d’autres. La prise du pouvoir par des machines plus performantes, plus rapides, plus ‘intelligentes «que les humains. OUI ,  la finance  mondiale en est là.

Tout porte à croire que cette «machination effarante va continuer de progresser (?…)

     Lorsque nous songeons à la manière dont les marchés financiers prennent aujourd’hui le contrôle de l’économie mondiale et réduisent à rien la volonté démocratique, nous avons toutes les raisons d’être terrifiés ! Les machines à spéculer, nous le savons, échappent facilement au contrôle des humains qui les ont mises en place. Certaines paniques boursières trouvent leur origine dans l’emballement des ordinateurs. UN EMBALLEMENT qui peut en quelques secondes, mettre littéralement  le feu au marché ! phénomène qui se produit assez souvent, même si les médias n’en parlent pas. De façon subite, l’indice boursier s’effondre vertigineusement. Nous appelons cela «un mini-krach»; Il peut être très dangereux.

Ainsi, le 6 Mai 2010 par exemple, la bourse de New-York  a décroché de 10% en quelques minutes. Un gros ordinateurr avait donné un ordre inapproprié. Un mini krach comparable s’est produit en Août 2011 en France. Là encore, les ordinateurs s’étaient emballés !…

Une chose est STUPÉFIANTE : le silence qui accompagne cette énorme HISTOIRE !

Devant la lente conquête du pouvoir financier par les machines  ….

_ « Pourquoi … ne hurle-t-on pas ?!  »

Contre l’ Europe du « chacun pour soi et du pire pour tous »

24 Juin 2012

        Contre  l’ Europe du «chacun pour soi et du pire pour tous»

    Nous voilà à un moment clé de l’histoire de l’Europe. Que nous soyons Grecs, Irlandais, Allemands, Espagnols, Italiens, Portuguais ou Français, la question est de savoir si nous avons encore un avenir. L’Europe a dominé le monde pendant des siècles. Cette parenthèse est en train de se refermer alors que nous sommes dans une impasse.

Impasse financière avec une soi-disant « accumulation de dettes» que nous sommes incapables de rembourser ( et pour cause !!…). Impasse économique parce que nous n’avons plus de croissance (en effet nos impôts sont engloutis par le remboursement !)

… Nous vous renvoyons ici à notre billet issu du journal  « le Monde économique » du 9 Juin 2012 : « La dette ? Quelle dette ?!» 

Impasse politique parce que nous sommes incapables de répondre aux questions qui se posent à l’ensemble des pays  … Impasse sociale enfin car la conséquence de la crise économique et financière, c’est la pauvreté , la précarité et les inégalités 

Alors ?? Nous sommes bien à la veille d’un possible scénario de la catastrophe ; catastrophe MONDIALE d’ailleurs !! Voir le surendettement des Etats Unis d’ Amérique, entre autres !…

Le problème, c’est que les politiques européens, quels qu’ils soient appliquent dans une situation inédite des idées anciennes. Ainsi, on nous parle d’un  « plan Marshall pour l’Europe » ou de «Grenelle de l’environnement» !. Dans un cas, nous sommes en 1948, dans l’autre en 1968 … Nous assistons donc à une forme d’abdication face aux marchés financiers. Par contre, combien d’entre nous savent qu’il existe un mouvement fédérateur autour d’un «  plan Roosevelt 2012 » ?? Allez voir par ici  ✍ !!

Le cas des agences de notation est éloquent à cet égard ! Le politique les critique à juste titre mais, c’est précisément lui,  « le politique » qui les a instituées, en faisant des notes émises par les agences des références pour les autorités de régulation publique ! Voici un cas typique de la soumission du politique à la technique …

         Il est cependant encore temps d’agir, de renouer avec la croissance à condition de mener deux révolutions. Il nous faut tirer les conséquences de la communauté de valeurs qui est la nôtre : S’UNIR, FAIRE FRONT face aux marchés et au reste du monde en fusionnant les dettes nationales dans une seule dette européenne, et mettre en place une solidarité budgétaire par laquelle les pays riches aident et soutiennent les plus pauvres !…

   La seconde révolution est peut-être la plus importante : il faut cesser la rente et les privilèges, les frapper partout où ils sont pour au contraire favoriser la prise de risque et l’équité.

Or, actuellement, nous sommes dans « le chacun pour soi et le pire pour tous » ! Le CHOIX qui s’offre à nous, c’est soit la dislocation de la zone euro et les replis nationaux avec des conséquences épouvantables en terme de récession et de chômage. Ce qui est désolant, c’est la manque de vision , de souffle, de sens de la grandeur de nos dirigeants européens !

   Il faut devancer l’opinion publique, faire preuve de pédagogie et non de démagogie, expliquer que nous serons forts ensemble et faibles séparés !!

   Il nous faut renouer, non pas avec les idéologies, encore moins les doctrines, mais avec l’UTOPIE qui est un désir de CHANGEMENT ! Et agir, c’est voter, seul moyen qu’ont les peuples de faire entendre leurs voix. Occasion perdue lors des dernières élections … Dommage !!


Vent médiatique !!

16/06/2012  –                        Vent médiatique !…

        Voilà une information de taille : la présentatrice d’une grande chaîne privée ne va plus  présenter le journal. La belle affaire, voilà le monde médiatique en émoi ! N’en faisons-nous pas trop ?… Mimétiquement entraînés dans un vertige d’auto-célébration, nous en rajoutons au point que cette interminable romance ne prend pas pour objet les affaires du monde mais le journalisme lui-même. Telle journaliste est enceinte, telle autre est interdite d’antenne et, au total, la surface imprimée, l’espace sonore ou visuel consacré aux rebondissements de ces sautillantes affaires dépassent de très loin la part médiatiquement réservée aux tueries en Syrie ou plus près de nous, à la souffrance sociale qui s’appesantit sur l’Europe. Au fil des années, nous avons pris l’habitude d’accorder aux menues activités ou chamailleries de cette profession une importance royale. Le moindre jeu de chaises musicales entre animateurs, bonimenteurs, journalistes est pieusement mentionné, commenté avec autant de cérémonie qu’un remaniement ministériel, que la moindre nomination d’un ambassadeur ou celle d’un patron de la Banque mondiale .

    Bonne manière d’indiquer en creux où se situe le vrai pouvoir !… Tartempion prend-il des responsabilités dans une gazette ? Aussitôt le landernau médiatique se mobilise pour disséquer, dépiauter cet évènement en prenant la terre entière à témoin ! Est-ce bien raisonnable ? Bien sur que non ! Il y a même une certaine puérilité dans cette auto-célébration qui voit les journalistes se prendre pour des vedettes au lieu de se cantonner à leur devoir d’informer.

     En procédant ainsi, ils entretiennent autour de l’appareil médiatique une bulle qui enfle, virevolte, apporte  du contentement au contentement et se réjouit sans relâche d’être ce qu’elle est. Du vent ?! Du vent et de la brume, or, le propre de la brume c’est de faire naître des tas de fantasmagories, des écharpes de nuages qu’on finit par prendre pour la réalité du monde !

   Dans le même temps hélas, l’information, la vraie, est reléguée au second plan. Rien ou presque sur les enjeux des élections législatives, sur le rôle et la place des députés sur la scène politique ! Pas étonnant que si peu d’électeurs se soient déplacés pour aller voter !…

   Ce n’est pas la conception que nous avons du métier de journaliste  : témoins privilégiés qui doivent s’effacer pour nous donner à voir le monde tel qu’il est !!

La dette ? QUELLE DETTE ?!

Le billet de Patrick FIGEAC

9 Juin 2012

                                                            La dette, quelle dette ?!

       Les dépenses de l’état français en pourcentage de la richesse produite n’auraient pas augmenté depuis 20 ans ? Elles auraient même baissé !Dans le même temps, les recettes de l’état auraient perdu 4 points de PIB ? Comment alors expliquer la dette ! Les cadeaux fiscaux décidés au cours de l’année 2000 représenteraient un manque à gagner de 100 milliards d’euros par an ?! …

De nombreux pays du monde comme les Etats-Unis, le Royaume Uni ont une banque centrale qui prête directement à l’Etat à des taux proches de zéro … et pas nous ?!

Si la banque centrale européenne avait accepté de prêter directement aux pays de la zone euro comme elle le fait pour les banques, c’est à dire à 1%, aucun ne serait désormais confronté à une dette jugée «insupportable» !

     De nombreux experts organisent des débats, répercutent leurs analyses et leurs conclusions sont sans appel. Le total des charges d’intérêt versées par l’Etat est colossal. L’excès de dette proviendrait d’abord des cadeaux fiscaux concédés aux plus fortunés, des inégalités et des opérations de sauvetage des banques. Une question se pose alors : un Etat doit-il s’endetter en permanence ?  Ou, pour le dire autrement, existe-t-il une partie des dépenses publiques, potentiellement financée par la dette, que l’on peut estimer socialement et écologiquement inutile ou nuisible, impulsée par des lobbies d’affaires et par la concurrence destructrice entre pays ou territoires ?

    Qu’importent les détails de l’analyse, des propositions font consensus. Retirer aux marchés le monopole du financement des états, revenir à des taux d’intérêts faibles, réduire dans le même temps les inégalités par la mise  en oeuvre d’une réforme fiscale radicale !

Alors, la dette serait-elle illégitime ?

Nous sommes en droit de le penser ! D’abord parce que les décisions qui ont creusé la dette sont injustes : fiscalité de classe, niches pour les riches, hausse des inégalités. D’autre part, il était inconcevable de confier, comme nous l’avons fait, les dettes publiques aux marchés, c’est à dire aux spéculateurs.

        Enfin, ces mesures ont été prises à la fois «sur le dos» et «dans le dos» des peuples ! «Sur le dos» en faisant payer la crise à celles et ceux qui ne sont pour rien dans son déclenchement. « Dans leur dos » en raison du déficit de démocratie et de la main-mise de l’oligarchie néolibérale sur l’information. Rappelons qu’en 2005, les Français avaient rejeté le traité constitutionnel européen. Sept ans plus tard bien qu’aucun référendum n’ait été prévu pour demander au peuple son avis sur le fardeau de la dette, une campagne de terrain a pris le pari délicat d’imposer, dans le débat public, une question que les médias s’emploient à taire :

 …..    Faut-il payer l’ensemble de la dette ??

       Vaste sujet sur lequel les citoyens auraient beaucoup à dire … si on leur demandait leur avis !!!

Une sociale – démocratie du troisième type ?…

le billet de Patrick FIGEAC

4 Juin 2012

La crise du capitalisme financier qui a éclaté en 2008 a eu pour conséquence paradoxale le renforcement du pouvoir de ce capitalisme . Déclenchée dans l’hypothécaire américain, elle a gagné progressivement l’ensemble du système bancaire, puis les états les plus endettés.. Les  prétendues solutions mises en oeuvre  ont été l’occasion d’instituer un véritable gouvernement économique néolibéral en Europe. Les grandes banques imprégnées par la même idéologie ont imposé aux pays les plus fragilisés des remèdes  qui aggravent le mal, mais qui préservent les profits des plus riches.

             Le crédit se porte mal au point d’asphyxier des pans entiers de l’activité économique et notamment en France, les PME : mais rassurez-vous, les banques , elles continuent à engranger de confortables  bénéfices. . En fait, l’oprération de police économique et financière est menée par les malfaiteurs eux-mêmes !! 

Les populations et notamment les couches salariées sont les premières victimes de cette politique récessionniste . Le chômage actuel pèse sur l’économie, le chômage futur sur le moral . Les fermetures d’entreprises entretiennent dans les couches populaires un désespoir diffus qui brouille les repères politiques traditionnels. les signes de cette démoralisation sont multiples,. D’abord, la perte de confiance dans la politique, la méfiance envers les partis, la négation de leurs différences entraînent la confusion des valeurs.. D’autre part, le succès des mots d’ordre vagues « l’indignation » , la « Résistance » essentiellement défensifs ne font que traduire le sentiment d’impuissance des populations.

Enfin, nous constatons l’émergence à l’échelle européenne et même mondiale de mouvements populistes, démagogiques qui sont fondés sur le ressentiment et non plus sur l’espérance !…

Face à cette situation, les syndicats de salariés manifestent  une impuissance complète, un incapacité à renouveler leur problématique héritée des «Trente Glorieuses» . Cette carence est pour beaucoup dans le sentiment d’abandon qui frappe les couches salariées.

Il faut donc rétablir, comme au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les capacités de prévision, d’anticipation et d’orientation économiques de l’état qui doit pleinement jouer son rôle en ce domaine .

Une sociale-démocratie de troisième type doit émerger combinant la lutte contre les empiètements permanents du capitalisme financier tout en améliorant la place du travail dans les profits de la croissance avec le recours à l’état pour réorienter et redynamiser l’économie française .

Les autres objectifs culturels et sociaux du nouveau quinquennat dépendent de la réussite de cette nouvelle forme de gouvernance. Du neuf et surtout du courage . Au travail, Mesdames et Messieurs les Ministres !!

la Grèce au bord du précipice !!

27 Mai 2012

la Grèce au bord du précipice

           Aujourd’hui en Europe, la Grèce sème le plus grand trouble. Les élections ont été explosives avec la montée des deux groupes contestataires( extrème droite et extrèmes gauche), la déconfiture du parti socialiste et de son éternel rival de droite. Une crise douloureuse s’annonce là-bas. Mais elle nous menace tous !

En effet, dans ce pays en rebellion contre l’austérité douloureuse imposée par l’Europe, l’abandon de l’euro risque d’être l’unique porte de sortie. Dans cette éventualité, toute la zône euro s’en trouverait ébranlée. La situation en Grèce préfigure ce qui menace l’Espagne, l’Italie, le Portugal ou la France. Faute d’avoir su gérer avec promptitude et générosité la crise de la dette, les dirigeants européens auront gravement failli. Et c’est justement à Athènes que les critiques portées par notre Président de la République contre l’austérité  « à l’allemande » ont fait naître le plus d’espoir.

Ne sous-estimons pas cependant le fait que les politiciens grecs portent eux-mêmes une lourde part de cette responsabilité. Ils ont profité de la protection que leur conférait la monnaie unique pour faire n’importe quoi : corruption, passe-droits, fraude fiscale. mais ne diabolisons pas le peuple grec. L’Union Européenne, le FMI ont contribué eux-aussi au désastre. On demande aux citoyens de longues décennies de sacrifices alors qu’ils ne sont  coupables ni des prévarications de leurs politiciens, ni des acrobaties spéculatives de la finance !          

Il est dangereux d’humilier durablement un peuple. A trop l’oublier, on s’expose au pire ! Quel pourrait être le pire à Athènes ? Un coup d’état militaire suivi d’une dictature comme celle des colonels de 1967 à 1974 ? Une révolution crypto-communiste d’un genre nouveau ? Un désordre anarchique et violent ? la danger est difficile à identifier. Pourtant, il est déjà là et préfigure ce qui pourrait se passer ailleurs !

C’est donc peu dire que François Hollande, à peine élu est placé au pied du mur. La chance est d’être porteur d’un message différent, d’une autre vision de l’Europe, d’une autre analyse de l’endettement. Comprenons surtout que la Grèce n’est pas si éloignée du monde arabe, notamment de la Syrie et de la Libye où les choses ne tournent pas bien du tout !! En  Syrie, l’ONU est spectaculairement en échec. En Libye où les milices s’affrontent, le bilan final de l’intervention militaire de l’occident reste à faire !…Est-on certain qu’il sera réellement positif ? On peut sérieusement en douter …

La France a un rôle à jouer pour faire entendre la voix de la raison. Bonne chance  et bon courage, Monsieur le Président !!

Sortir de la crise de civilisation

19/05/2012                              Sortir de la crise de civilisation

 

Depuis Condorcet, le progrès était conçu comme une loi automatique de l’histoire. Cette conception est morte. Assimilé à la technique, au développement économique il est pensé aujourd’hui en tant que conception quantitative  des réalités humaines. Face à la crise de croissance que nous connaissons, aux nuisances et catastrophes engendrées par le développement techno-scientifique, aux excès du consumérisme, ne faut-il pas rompre avec le mythe de la croissance à l’infini ?

Nous ne pouvons plus envisager le progrès comme un wagon tiré par la locomotive technico-économique. Il s’agit maintenant de croire au progrès d’une façon nouvelle, avec un effort de volonté et de conscience, de dépasser l’alternative stérile croissance/décroissance,  de promouvoir la croissance de l’économie verte , de l’économie sociale et solidaire.     Dans le même temps, nous devons faire décroître l’économie des produits futiles, aux effets illusoires, vantés par la publicité, faire décroître  également l’économie des produits jetables, supprimer les prédations des intermédiaires qui imposent des prix très bas aux producteurs et des prix élevés aux consommateurs.

Face à l’excès de délocalisation et à la désertification de notre industrie, l’Etat doit prendre des mesures. Poursuivre ce que la mondialisation apporte de coopération, d’échanges fructueux, de cultures et de destin commun, mais sauver les terroirs, retrouver les cultures vivrières, sauvegarder les autonomies.

La crise que nous vivons n’est pas seulement économique, c’est une crise de civilisation. Le Président de la République doit être capable d’indiquer des directions pour que notre pays retrouve son rôle d’éclaireur. Par une confluence de réformes multiples, il faut remettre la France en mouvement, faire confiance aux capacités créatrices des citoyens.

  Tout d’abord supprimer la toute puissance de la finance spéculative tout en sauvegardant le caractère concurrentiel du marché.

Par ailleurs, ne faudrait-il pas envisager une grande politique de la consommation qui inciterait les consommateurs à s’éclairer sur les produits et mènerait une action éducative sur les intoxications et les addictions consuméristes ?

Ne faudrait-il pas envisager une grande politique de réhumanisation des villes qui veillerait à opérer une meilleure intégration sociale ? Une nouvelle politique de la France rurale ne devrait-elle pas être promue, qui ferait régresser l’agriculture et l’élevage industrialisés devenants nocifs pour les eaux, les sols et les consommateurs et faire progresser l’agriculture fermière et biologique ?

Toute pensée politique aujourd’hui doit dépasser les insuffisances et carences de l’idée de réforme et de révolution, par la notion de métamorphose qui combine à la fois conservation  et transformation sociale.

C’est ce que les citoyens attendent…

Vivre ensemble !!!

Dimanche 13 Mai                       Vivre ensemble !!!

      Le défi du nouveau Président de la République est à la fois simple et gigantesque. La crise avec son lot de chômeurs, de misère et d’exclusion a conduit à un éclatement de la société française : la mondialisation a généré de la colère, de la haine et des peurs, de la nostalgie aussi pour un  monde qui n’est plus.

Le nouveau Président devra reconstruire cette société disloquée, lui redonner confiance et espoir dans le rôle qu’elle peut tenir dans un monde nouveau qui émerge. Il devra pour cela travailler à recréer les conditions d’un vivre ensemble.

  Vivre ensemble en France d’abord, où chacun et chacune, sans distinction  d’origine, de race ou de religion puisse bénéficier d’un minimum de prospérité. L’emploi, l’éducation, le logement, les soins, la retraite : nul dans un pays aussi riche que le nôtre ne devrait souffrir d’une difficulté d’accès à l’un de ces «biens». Il ne s’agit pas là seulement d’une défense des valeurs humanistes et républicaines, mais bien de conditions premières permettant à une société de fonctionner.

    Vivre ensemble, c’est aussi mettre fin à tout ce qui divise les Français, à ce qui met, au delà de la crise, la société sous tension. c’est aujourd’hui donner la priorité aux plus fragiles, à celles et ceux qui sont le plus directement exposés aux effets déstabilisateurs de la mondialisation. c’est accepter les différences de culture, de religion, de modes de vie, dans le respect des lois de la République. C’est défendre partout et toujours les libertés publiques.

     Vivre ensemble en Europe ensuite, de nouveaux progrès sur le chemin de l’union sont indispensables pour éviter son éclatement : ce n’est pas parce que l’Europe ne fonctionne pas correctement que la France doit se comporter de manière hautaine ou arrogante. Qu’elle défende ses intérêts  est légitime, mais qu’elle prétende imposer ses vues, qu’elle ait davantage recours au chantage qu’à la persuasion n’est ni sain, ni efficace.

  Vivre ensemble dans le monde enfin, c’est accepter les solidarités nouvelles rendues nécessaires par les bouleversements en cours dont on commence à prendre la mesure. Il faut accepter, revendiquer même un vrai dialogue, une réelle négociation avec les puissances nouvelles. Sur tous les sujet : les mouvements migratoires, la finance, le commerce, l’environnement … De plus en plus aussi la sécurité et la paix dans le monde ! La crise trace finalement les enjeux auxquels le locataire de l’Elysée devra faire face. Elle a aussi alimenté dans l’opinion une demande d’alternance, de changement, une volonté de tourner la page !

  Si le nouveau président ne parvenait pas à «réparer» notre société, à y instaurer les conditions de cet indispensable vivre ensemble, ce n’est pas demain, en 2017 ou avant, une vague «bleu marine» qui menacera notre société mais bien plutôt un tsunami de la même inquiétante couleur !!