Sortir de la crise de civilisation

19/05/2012                              Sortir de la crise de civilisation

 

Depuis Condorcet, le progrès était conçu comme une loi automatique de l’histoire. Cette conception est morte. Assimilé à la technique, au développement économique il est pensé aujourd’hui en tant que conception quantitative  des réalités humaines. Face à la crise de croissance que nous connaissons, aux nuisances et catastrophes engendrées par le développement techno-scientifique, aux excès du consumérisme, ne faut-il pas rompre avec le mythe de la croissance à l’infini ?

Nous ne pouvons plus envisager le progrès comme un wagon tiré par la locomotive technico-économique. Il s’agit maintenant de croire au progrès d’une façon nouvelle, avec un effort de volonté et de conscience, de dépasser l’alternative stérile croissance/décroissance,  de promouvoir la croissance de l’économie verte , de l’économie sociale et solidaire.     Dans le même temps, nous devons faire décroître l’économie des produits futiles, aux effets illusoires, vantés par la publicité, faire décroître  également l’économie des produits jetables, supprimer les prédations des intermédiaires qui imposent des prix très bas aux producteurs et des prix élevés aux consommateurs.

Face à l’excès de délocalisation et à la désertification de notre industrie, l’Etat doit prendre des mesures. Poursuivre ce que la mondialisation apporte de coopération, d’échanges fructueux, de cultures et de destin commun, mais sauver les terroirs, retrouver les cultures vivrières, sauvegarder les autonomies.

La crise que nous vivons n’est pas seulement économique, c’est une crise de civilisation. Le Président de la République doit être capable d’indiquer des directions pour que notre pays retrouve son rôle d’éclaireur. Par une confluence de réformes multiples, il faut remettre la France en mouvement, faire confiance aux capacités créatrices des citoyens.

  Tout d’abord supprimer la toute puissance de la finance spéculative tout en sauvegardant le caractère concurrentiel du marché.

Par ailleurs, ne faudrait-il pas envisager une grande politique de la consommation qui inciterait les consommateurs à s’éclairer sur les produits et mènerait une action éducative sur les intoxications et les addictions consuméristes ?

Ne faudrait-il pas envisager une grande politique de réhumanisation des villes qui veillerait à opérer une meilleure intégration sociale ? Une nouvelle politique de la France rurale ne devrait-elle pas être promue, qui ferait régresser l’agriculture et l’élevage industrialisés devenants nocifs pour les eaux, les sols et les consommateurs et faire progresser l’agriculture fermière et biologique ?

Toute pensée politique aujourd’hui doit dépasser les insuffisances et carences de l’idée de réforme et de révolution, par la notion de métamorphose qui combine à la fois conservation  et transformation sociale.

C’est ce que les citoyens attendent…