8 Juillet 2012 Exclus de la république !
La diversité est à la mode, les élections législatives ont vu arriver de nombreuses femmes au Palais-Bourbon avec quelques visages colorés qui attestent que l’Assemblée Nationale s’émancipe. Nous ne pouvons que nous en réjouir !!
N’oublions cependant pas que la diversité sociale est la grande absente des travées du Parlement, personne ne s’en offusque ?… Quelle est la représentation sociologique de nos élus ?
Quelques chefs d’entreprise, beaucoup d’avocats,, d’anciens assistants parlementaires, beaucoup de fonctionnaires. Les agriculteurs, les employés sont minoritaires et un seul ouvrier siège dans l’hémicycle. Les responsables issus des milieux populaires constituent une espèce en voie de disparition, à droite comme à gauche !
Un siècle et demi après la Commune de Paris qui vit des ouvriers, des artisans, des commerçants se transformer en hommes d’état, le peuple est devenu le grand absent des instances décisionnelles.
C’est vrai dans les conseils d’Administration des entreprises, comme dans les assemblées où le mode de sélection est une machine à évacuer les Français « d’en bas ». Il ne s’agit pas ici de cultiver une fibre ouvrière de mauvais aloi. L’origine sociale ne fonde pas une capacité innée à faire le bon ou le mauvais choix . Mais qu’une large fraction de la population soit exclue des lieux de décision devrait interpeller toutes celles et tous ceux qui s’interrogent sur la vie démocratique du pays…
Telle est pourtant la triste réalité !! Vingt millions d’abstentionnistes au second tour, presque la moitié du corps électoral el le peuple, « les gens de peu » n’ont aucun représentant !
Certes, la coupure entre la France profonde et les élites ne date pas d’aujourd’hui. Ce n’est pas une raison pour se gargariser du progrès limité d’une diversité qui masque de facto une forme d’exclusion de classe.
Quand les ouvriers y sont une minorité invisible, l’Assemblée Nationale devient un territoire perdu de la République !…