Les pratiques collaboratives qui sous-tendent la réforme du collège vont-elles faire évoluer les mentalités? Le point de vue d’ Eric CHARBONNIER, expert auprès de l’OCDE.
Les pratiques collaboratives qui sous-tendent la réforme du collège vont-elles faire évoluer les mentalités? Le point de vue d’ Eric CHARBONNIER, expert auprès de l’OCDE.
Écoutez ici le prologue de l’émissionEmission des 4 ateliers de Radio4 le mercredi matin :
lire le blog éducation de Patrick
Le constat est sans appel: 82,5% des collégiens issus de milieux défavorisés sont scolarisés dans 10% des collèges. La mixité sociale ne se décrète pas, ne s’impose pas. C’est pourtant un sujet sensible qui provoque beaucoup de crispations, de tensions dans le monde de l’éducation qui exige, pour aboutir, la mise en œuvre d’une politique consensuelle de tous les acteurs concernés.
25 territoires d’expérimentation dans 20 départements, soit une cinquantaine de collèges vont, dés la rentrée 2016, initier dans ce cadre, une nouvelle méthode d’affectation visant à mieux répartir les élèves en fonction de critères sociaux négociés avec les élus locaux.
72 collèges ont reçu une dotation importante en matériel informatique. Bilan de cette expérimentation !! À découvrir ici ☜
Nouveaux programmes, nouveaux enseignants !
Il y a du nouveau dans les programmes, ceux de 2015 tranchent avec ceux de 2008 qui considéraient les enseignants comme de simples exécutants dont la mission était de vérifier si les connaissances étaient maîtrisées ou simplement apprises.
L’accent est mis aujourd’hui sur les compétences, l’interdisciplinarité. Plus de longues énumérations de savoirs à acquérir, c’est aux enseignants désormais d’apprécier comment atteindre au mieux les objectifs des programmes en fonction des situations réelles repérées au quotidien dans les classes. Même liberté pour l’évaluation, c’est aux professeurs qu’il appartiendra de trouver les modalités les plus appropriées.
La seconde caractéristique, c’est l’intérêt porté à l’enfant, à son évolution physique et psychique et pas seulement à l’élève. Enfin, ces nouveaux programmes accordent au numérique une grande place. C’est heureux ; l’école doit s’adapter davantage aux évolutions sociétales.
Respect des usages du monde scolaire, responsabilité pédagogique des enseignants, entrée de l’école dans la modernité, voilà de réelles, de belles ambitions, avec cependant la nécessité de concevoir une autre manière de faire la classe. Ce n’est plus seulement une formation dont les professeurs auront besoin mais d’un accompagnement réalisé avec de « vrais » formateurs.
Si ces conditions ne sont pas réunies, l’institution échouera dans cette mission exaltante de faire rentrer véritablement l’école dans le XXI ème siècle …
Écouter ici ♪
Non au palmares des collèges ! Agir :+ lire le blog
C’est une première! !! » Un classement répertorie les collèges publics et privés selon leur taux de mentions au brevet 2013″. L’entreprise qui publie ces résultats explique qu’elle permet ainsi aux familles de choisir les établissements qui offrent les meilleures chances à leurs enfants. Initiative qui tourne très vite à la tromperie. Pour les parents d’abord qui n’ont souvent que le collège de secteur à disposition même si nous savons bien qu’en zone urbaine, les établissements recommandés ont un nombre de places limité. Imposture ensuite de ne retenir uniquement que la mention comme gage de réussite.
En effet, le » bon » collège n’est pas celui qui forcément affiche le plus fort taux de réussite au brevet ou le plus grand nombre de mentions. Le meilleur est celui où les enfants s’épanouissent et progressent sans sélection, année après année. C’est aussi celui qui fait grandir, transmet des valeurs et des savoir-être.
Le palmarès publié est à l’opposé de ces considérations en mettant en avant des établissements privés des quartiers favorisés, en rejetant au fond du classement les collèges des milieux populaires sans tenir compte de leur mérite qui ne se traduit pas obligatoirement par des mentions !
Cette publication est aussi de nature à relancer la concurrence entre collèges dont nous savons pertinemment qu’elle sera défavorable aux publics les plus fragiles car, c’est bien connu, la mixité sociale sera réduite et la ghettoïsation accélérée. Alors oui, il faut aider davantage les collèges qui décrochent tout en redéfinissant les secteurs de recrutement qui concernent plusieurs établissements.
Ne nous arrêtons pas à ce triste palmarès qui porte un mauvais coup à l’Education Nationale … Laquelle n’en a vraiment pas besoin !!
Où en est l’innovation pédagogique ? Un rapport de l’Inspection générale fait le point sur cette question ; un regret cependant : l’innovation semble absente du premier degré alors que nous savons bien qu’elle existe !!
Manger est un besoin fondamental ; mais s’alimenter sainement est une nécessité, c’est là que le bât blesse !!
La qualité nutritionnelle des repas servis dans les cantines scolaires serait sérieusement à repenser surtout dans le secondaire !! …
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