Écoutons le billet d’humeur de Patrick Figeac :
♫ Nous ne savons plus manger !
29/03/2014
Nous ne savons plus manger !
Nous mourrons et nous nous rendons malades de mal manger et, en plus, nous abîmons la planète pour enrichir le marché de la malbouffe !! Nous devons de toute urgence réapprendre à nous nourrir correctement. Mais voilà, nous sommes victimes du trio infernal : industrie agro-alimentaire- publicité -grande distribution qui nous entraînent, à notre insu, vers la régression alimentaire.
La première transforme nos campagnes en usines avec la disparition de l’agriculture paysanne, la seconde assure la promotion des marques industrielles, la troisième déverse dans nos chariots cette malbouffe grâce au quasi monopole du marché par les grandes surfaces.
Première victime : la jeunesse ! Selon une enquête IPSOS d’Octobre 2012, 61% des 15_25 ans : 10 millions d’individus, dont 20% présentent des signes d’obésité, mangent devant un écran de télévision ou d’ordinateur sans se soucier de ce qu’ils avalent …
Grignotage, repas sautés, budget réduit, tout contribue à l’essor de ce fléau. 87% des 8-12 ans ne savent pas reconnaître une betterave ou un poireau, ignorent si le yaourt contient du lait, sont incapables de dire de quel animal provient le jambon ! … Résultat : l’obésité explose alors que le nombre de cancers et d’accidents cardio-vasculaires d’origine alimentaires a triplé !!!
Les scandales ont beau se succéder , plus de 80% de nos concitoyens se nourrissent sans réfléchir ! Hélas, comment sommes-nous devenus ainsi les moutons de Panurge d’un processus aussi terrifiant ? Paresse, ignorance, baisse du pouvoir d’achat ? Sûrement . Reconnaissons qu’ aujourd’hui l’agro-alimentaire est devenu une banque, la publicité de ces produits, un lavage de cerveau à but lucratif et la grande distribution, une place financière !! Sans disculper les marchands de sucre et de mauvaise graisse, nous avons, nous aussi, une part de responsabilité. Rien ne nous empêche , en effet, de prendre notre destin alimentaire en main. À condition que nous soyons informés, nous disposons, trois fois par jour, d’un levier nous permettant d’enrayer ce sinistre mécanisme!
Nous ne devons plus accepter d’être de la «chair à consommation «! Il est grand temps que le contenu de nos assiettes s’inscrive au premier plan des enjeux politiques, que la préservation de notre patrimoine agricole paysan devienne une priorité d’État, que l’enseignement du goût à l’école participe à l’instruction civique des citoyens-consommateurs de demain !
Des préconisations doivent être prises de toute urgence : logos de couleur sur les aliments indiquant leur niveau de nocivité ou de qualité par exemple, taxation négative ou positive des produits selon leurs vertus nutritionnelles, interdiction de la publicité télévisée destinée aux enfants promouvant les aliments trop gras ou trop sucrés etc … Ces dispositions permettraient aux consommateurs de savoir exactement ce qu’ils achètent et de prendre conscience de l’impact de ce qu’ils mangent sur leur santé. Une manière simple de ne pas creuser notre tombe avec nos dents !