Former en conscience.

       Peut-on former un être humain sans le conformer à un ordre social particulier  ?            

  Il semble bien que non.   Pourtant, cette question est intrinsèquement liée à un modèle sociétal qui n’est pas sans risque pour l’humanité : rupture avec la Nature, diminution inquiétante des énergies fossiles, une science capable du meilleur comme du pire, une technologie envahissante, souvent virtuelle susceptible de nous anéantir, etc. Avec, en prime, une économie marchande qui exploite sans vergogne nos pulsions consommatrices. Le matérialisme ambiant nous éloignerait-il du bonheur?

N’est-il,  pas temps de changer, de nous transformer, de repenser une société qui, malgré l’abondance qu’elle génère, ne produit plus de relations solidaires entre ses membres, a perdu tout repère, n’est plus en lien avec le VIVANT, a privilégié l’AVOIR sur l’ETRE?

   Alors, à quoi bon insérer? A perpétuer un modèle dont les limites sont sans cesse remises en cause? A produire « de bons petits soldats  » dont l’économie « triomphante » a besoin? Ne faudrait-il pas, au contraire, apprendre à VIVRE ? C’est bien à partir de ce postulat que devrait s’ébaucher une « vraie » réforme de l’éducation. Vivre s’apprend par ses propres expériences avec l’aide d’autrui, mais aussi avec les livres, la poésie. Vivre, c’est affronter les problèmes de sa vie personnelle, c’est vivre en tant que citoyen du monde, c’est vivre dans son appartenance à l’humanité.

La formation devrait s’ouvrir à toutes ces dimensions pour mieux nous replacer au sein de notre conscience individuelle et donc aux responsabilités qui nous incombent.

   Former sans déformer, sans conformer pour nous permettre d’être en phase, de résonner avec l’univers dont nous faisons intégralement partie. Voilà un beau et grand défi pour les générations à venir. A nous de le relever!!!