L’image de Mai 68 rôde toujours !

01/05/2018                   Écouter le billet ci-dessous :

         L’image de Mai 68 rôde toujours !

   Avec l’arrivée des beaux jours, beaucoup de nos concitoyens se plaisent à rêver d’un printemps social analogue à celui qui a bousculé la France, il y a tout juste 50 ans? Les ferments de la colère sont certes disséminés dans le pays, nourris quotidiennement par l’injustice permanente ! Mais l’analogie avec 1968 ne dépasse pas la périodicité du calendrier. En effet, en un demi siècle, le paysage s’est considérablement modifié, battu par les vents de la mondialisation, les bourrasques de l’histoire et le lavage idéologique de cerveau !   Les structures de classe ne sont plus ce qu’elles étaient !  En 1968, existaient encore des mastodontes industriels regroupant des dizaines de milliers de salariés travaillant sur les mêmes sites de production, vivant dazns les mêmes cités, ce qui créait un sentiment d’appartenance de classe. Les délocalisations désormais ont fait leur oeuvre, poussées par une double logique : s’installer là où le coût social est  moindre, et éparpiller aux quatre coins du monde  les succursales où le recours à la sous-traitance est de rigueur. Les grands centres de production ont été systématiquement fermés.

Les jeunes de Mai 68 critiquaient une société hiérarchique, verticale, ne supportaient pas le poids de la famille, des parents et des vieux. Ceux d’aujourd’hui souffrent d’une société où le pouvoir est nulle part (et partout : l’argent !), mais il ne s’incarne plus au delà de « la masse », caché dans les grand flux du numérique et du néolibéralisme. Les puissants d’aujourd’hui sont jeunes, maîtrisent les technologies et veillent sur leurs ainés (….) qu’ils initient au monde nouveau. L’avenir, c’est UBER, la flexibilité, la déréglementation, l’opposition des pauvres et des moins pauvres. Si la lutte des classes n’a pas disparu, sa grille de lecture s’est complexifiée, rendant périlleuse l’assimilation aux expériences antérieurs.

Le Président de 1968 était un vieux général, l’image incarnée du père, du commandeur … Le jeune président d’aujpurd’ hui  bouscule les codes, se plait à débattre avec des journalistes qui ont l’âge de ses parents.

  Le monde hiérarchique, paternaliste d’hier a laissé place à un autre constitué d‘inégalités diffuses qui gangrènent notre corps social. En 1968, nous croyions encore, sinon aux lendemains qui chantent, du moins à la possibilité de ours meilleurs ! Aujourd’hui, malgré des expériences menées par des mouvements se revendiquant du peuple, tout est à reconstruire !!

50 ans ont passé, et tout a changé sauf une question essentielle. Est-ce que la société moderne , héritière des lumières atteindra un jour l’idéal d’émancipation et d’égalité qui l’a constituée ? Mai 68 avait eu le mérite non d’y répondre mais de la poser. On prête à Marx cette formule célèbre :   » l’ histoire ne se répète pas ou alors comme une farce !  » L’heure est à l’inventivité politique, au renouveau sociétal et intellectuel, méfions-nous des chimères programmées pour l’échec (Green-washing et cie …)

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