Ecouter ici : La famille est-elle une démocratie ?
Après comme avant cette campagne électorale, la démocratie est sur toutes les lèvres ! Du coup, chercheurs, sociologues se sont amusés à se demander si ce modèle d’organisation sociale vanté par tous, pourrait aussi assurer l’harmonie dans la famille. Après tout, elle édicte les règles, des pouvoirs s’y exercent. En 1994, l’ONU a même déclaré que la famille était « la plus petite démocratie au coeur de la société. » Pourtant, si on s’en tient à ce que dit la loi, la famille n’est pas une démocratie car, le pouvoir est loin d’appartenir au petit peuple des jeunes citoyens et l’enfant est soumis à l’autorité de ses parents.
Historiquement, la famille n’a-t-elle pas été conçue sur un modèle monarchique, avec, à sa tête un « pater familia » détenant le pouvoir sans partage? Depuis, pourtant, la démocratie familiale avance à petits pas. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l’autonomie de la femme s’est peu à peu affirmée, en 1970, c’est la notion d’autorité parentale qui prévaut. La famille a désormais deux chefs égaux qui doivent négocier entre eux l’éducation des enfants. Ces derniers, d’ailleurs, ont acquis des droits. Mais, au-delà de ce cadre institutionnel, c’est bien le lien parents-enfants lui-même qui a changé.De nombreuses familles cherchent un juste équilibre des pouvoirs, entre autoritarisme et laxisme, respect des besoins de l’enfant et autorité nécessaire. Est-il pour autant souhaitable que l’autorité familiale soit partagée avec les citoyens en culottes courtes?
Cette question a profondément divisé la communauté éducative. Aujourd’hui, beaucoup de parents s’accordent pour dire que la juste séparation des pouvoirs familiaux se fonde sur trois piliers: la fermeté, la bienveillance et les encouragements, avec le respect bien sûr qui permet à chacune et à chacun de rester à sa place. Une famille a besoin de règles pour fonctionner. Dans la famille, comme au parlement, le débat est bien au coeur de la démocratie.