Tirer sa vie au sort !

Billet d’humeur de Patrick FIGEAC :                            Tirer sa vie au sort !

Tirer sa vie au sort ?                     29/07/2017

      Nous parlons beaucoup, ces temps-ci, du tirage au sort à propos des candidats qui se voient évincés de leurs choix initiaux à l’ université. Cette mesure est contestable à bie des égards; Et pourtant !! Il y a 2500 ans à Athènes, c’est par tirage au sort  qu’étaient désignés les membres de la «Bollée», assemblée qui régissait la ville. Les Vénitiens utilisaient des boules pour élire leur doge. À Florence, au XIII me siècle, pour nommer les juges, le tirage au sort était également requis. Cette pratique fut aussi mise en oeuvre pour former l’assemblée constituante de 1000 personnes réunies en Islande en 2011.
Les jurys populaires sont sélectionnés selon cette même procédure. Aristote, Platon, Montesquieu, Rousseau l’ont célébré dans leurs écrits. Mais gouverner et sélectionner des candidats ne relèvent pas de la même logique. C’est justement ce qui fait scandale en France, seul pays au monde à le pratiquer avec la Belgique qui ne l’utilise que pour départager les candidats étrangers. Certes, ces procédés ne concernent que 1% des postulants. Face au boum démographique, certaines licences sopnt prises d’assaut et les responsables n’ont pas trouvé mieux pour choisir les candidats. Ce mécanisme est révélateur d’une société qui n’ose pas affronter les enjeux de l’excellence. Il prive les jeunes de leut vrai choix et le pays des meilleurs diplômés. Et comme par hasard, il ne touche pratiquement que les titulaires du bac professionnel, issus pour la plupart des milieux défavorisés !  Ce mode de sélection a des conséquences profondes sur le système éducatif. En effet, chacun oriente ses études depuis l’enfance de manière à réussir le mieux possible son projet professionnel. À quoi bon travailler davantage si le tirage au sort décidera désormais de son avenir ?
Les syndicats étudiants envisageraient-ils une sélection rendue explicite … Plutôt qu’une augmentation du nombre de places ? Ils n’ont pas tort  d’envisager cette option. La formation n’a pas de prix puisqu’au final, c’est toute la collectivité qui tirera bénéfice de cet investissement initial. Donnons à notre jeunesse les moyens de s’émanciper, de croire en l’avenir.
Or, laisser perdurer cpmme nous le faisons le tirage au sort, c’est le début d’un terrible renoncement à la plus belle conquête humaine : la liberté. Et à son contrepoint nécessaire : la lucidité.
Nul ne veut que l’on tire sa vie au sort !  …. Et que le temps des conscrits soit révolu, partout ! 29 Décembre 1804, 8 Nivôse an XIII Décret impérial conseil de révision et tirage au sort

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