Mort du service public, vive le local !

Ecouter le billet de Patrick : éloge du local !               (08/07/2017)

 Mort du service public, vive le local !
La ruralité s’éteint peu à peu, les villages se vident, les jeunes partent vers les métropoles, les agriculteurs survivent quand ils ne déposent pas leur bilan, les usines qui amenaient la prospérité du coin ont fermé pour case de délocalisation, les rares lieux culturels plient boutique plus souvent que l’un ne se crée … Les bureaux de poste ont baissé le rideau, les médecins fuient vers les centres urbains, les écoles se regroupent, et les commerces de proximité ne résistent plus à l’invasion des géants de la grande distribution …
  » Vivre et travailler au pays « , ce slogan qui fleurait bon le terroir, est devenu peu à peu un rêve impossible ! Au fil des ans, notre pays a vu se multiplier des zones fragilisées par l’exil des populations et la misère de ceux qui ne peuvent pas partir, rejoints par des ex-urbains obligés de quitter la ville en raison de la flambée du coût de l’ immobilier.
Les uns et les autres tentent malgré tout de s’adapter à un environnement où les services publics sont exangues !      Il n’y a pas si longtemps, dans le modèle social «à la française» , ils occupaient une place centrale, assuraient le maillage du territoire. Mais l’Europe et sont austérité forcée sont passées par là, avec des normes édictées par Bruxelles, la rentabilité comme vertu suprême et la libre concurrence comme principe cardinal. Résultat : le tissu social s’est délité peu à peu. Des régions entières sont asphyxiées par le manque de moyens et la logique de l’argent fou qui est l’ennemi du service public. Désormais, tout s’achète et tout se vend, y compris la visite du facteur aux personnes agées.

     Le groupe «La poste»  vient en effet de créer une entreprise «Veiller sur mes parents», système de télé-assistance fonctionnant 24h/24, 7J/7, moyennant finance, bien entendu ! La sécurité de nos anciens se paie désormais, une visite par mois 19,90euros, six visites 139,90 euros. Où allons-nous ? Combien de temps encore tournerons-nous le dos à ces réflexes ancestraux bienveillance, entraide naturelle, soutien mutuel qui constituaient la « décence commune »? Heureusement, dans nos bassins de vie, la résistance s’organise. Élus, associations se mobilisent pour retisser du lien social, revitaliser les centres bourgs, grâce à l’implantation d’un commerce de proximité, par des aides accordées à des artisans, des médecins pour leurs installations. Des cafés culturels voient le jour au centre de nos villages. Des monnaies locales complémentaires sont créées, des citoyens se regroupent pour développer des systèmes d’échanges locaux  afin de permettre aux agriculteurs d’écouler leurs produits par le biais de circuits courts. Des radios associatives informent, valorisent ces initiatives porteuses d’espoir. Beaucoup de jeunes veulent revenir vivre au pays , se structurent autour de collectifs pour s’épauler, se conseiller dans leurs initiatives respectives.
« Penser global, agir localement »  nous dit le sociologue Edgar MORIN. Le local est notre avenir ! À nous, grâce à l’intelligence collective, de lui donner des raison de se développer et d’exister. Nous sommes tous concerné !

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