Billet : Dimanche 1er Avril 2012
La littérature regorge d’études, d’observations, de descriptions concernant les liens directs entre alimentation, fonctionnement du cerveau et comportement. En dépit du grand nombre de données disponibles, peu sont suivies de recommandations sanitaires. Pourquoi ?
Pour deux raisons. La première est que nombre de ces études n’ont pas été réalisées selon les règles de l’art, la seconde est que le cerveau et les fonctions cognitives sont restés marginaux Jusqu’à une époque récente.
Aujourd’hui, il est avéré que les oméga3, les antioxydants, les vitamines, les sels minéraux outre leurs bienfaits sur la santé, ont des répercussions positives sur notre comportement, moins d’agressivité, d’agitation, de sautes d’humeur, de dépression. Par exemple, le simple fait de modifierl’alimentation de personnes en difficulté semble réduire le taux d’incivilité !
Ainsi, dans un lycée américain du Wisconsin, la nature des repas servis aus élèves a changé, au menu des protéines naturelles, des céréales compètes, des fruits et des légumes frais, le tout préparé sur place sans colorants ni conservateurs, ni fritures, ni sodas. Résultat : les jeunes sont moins indisciplinés, plus concentrés et affichent de meilleurs résultats scolaires. Si ces changements sont liés à d’autres mesures prises par le lycée, qui encourage l’activité physique, , l’implication des parents, l’alimentation apparaît alors comme un des principaus facteurs de mieux-être !
Aux États-unis, en Suède, au Danemark, d’autres établissements ont choisi de modifier leur menu en conséquence. Mais entre les premiers constats faisant état de l’influence des additifs sur le comportement des enfants et les premières recommandations sanitaires, il s’est écoulé trente ans ! Six colorants artificiels et un conservateur contenu dans les bonbons et certaines boissons sont montrés du doigt par les scientifiques. Ils augmenteraient l’hyper-activité.
Si nous acceptons l’idée qu’un corps mal nourri est davantage sujet aux infections, il nous est plus difficile d’admettre qu’un cerveau dénutri est davantage sensible au stress, aux difficultés du quotidien, qu’il devient moins performant et plus vulnérable à l’anxiété. Pourtant les études désignent la » mal-bouffe » comme facteur de mal-être.
Il est vrai que les aliments riches en interdits (sucres et corps gras), sont souvent ceux qui nous font le plus envie. Ainsi plus le plaisir est grand, plus la punition sera conséquente : infarctus, cancer, obésité … auxquels viennent désormais s’ajouter dépression, agressivité, problèmes de concentration. Notre angoisse fondamentale est sans doute d’être transformé par ce que nous mangeons. Une peur existentielle que les nouvelles données scientifiques continuent d’alimenter pour le pire, mais aussi, ne l’oublions pas, pour le meilleur !