Disparue de l’organigramme du gouvernement, la réussite éducative aurait-elle vécu? Le bilan est pourtant positif : individualisation des réponses aux problèmes rencontrées par un nombre croissant de jeunes, ouverture de l’école aux parents, partenariat renforcé avec le tissu associatif et les institutions, lutte contre les discriminations.Tous ces acquis concentrés sur les quartiers sensibles auraient même pu être élargis à l’ensemble du territoire. Mais voilà, le manque de moyens, les corporatismes, les craintes des professionnels ont eu raison d’un dispositif de nature à transformer en profondeur notre système éducatif. Car il s’agit bien de changer de regard sur l’enfant, de repenser l’acte d’enseigner au-delà de la transmission des savoirs, d’ouvrir les fenêtres de l’école sur le monde, de développer l’esprit critique et la créativité.
Soyons lucides, osons analyser les obstacles qui conduisent nos jeunes à figurer » aux premiers rangs pour les incivilités, le suicide, les conduites à risque, des élèves qui préfèrent ne pas répondre plutôt que de se tromper, qui n’osent pas prendre la parole en public, qui ne croient plus en l’avenir ! … »
Face à cette situation, chacun doit prendre ses responsabilités en n’oubliant pas qu’il y a une réalité souvent passée sous silence qui ronge notre corps social : la fracture culturelle qui clive notre société et rentre dans nos écoles. Ce ne sont pas les mauvaises performances qui posent problème mais le mal-être de nos enfants, le rejet de la culture enseignée. Alors, nous préférons jeter l’opprobre sur « tout ce qui ne va pas », le système, les institutions, les moyens qui ne sont pas au rendez-vous. Ne croyez-vous pas qu’il serait temps qu’ensemble nous mettions en oeuvre une Ecole plus juste, une Ecole de l’hospitalité, de la Citoyenneté, une Ecole du plaisir d’apprendre !!!!