Les risques de « l’évaluation bienveillante » des élèves.

Écouter ce prologue ici : ♪

et dans l’émission des 4 ateliers le mercredi matin, conservée 7j en podcast sur radio4 !

Risques de l’évaluation bienveillante (☚ blog « agir »)

     Entre 2005 et 2007, Gilles De ROBIEN, alors Ministre de l’Education nationale, s’était mêlé des méthodes de lecture. Ouvert en 2006, le débat a duré une année mais n’a pas offert aux enseignants les bonnes portes d’entrée pour l’enseignement de la lecture. Car, au lieu de leur apporter les arguments scientifiques dont ils avaient besoin, il a crispé le débat en le politisant et a tué le sujet. C’est le risque que prend aujourd’hui l’actuelle Ministre en se saisissant du dossier de l’évaluation des élèves.

     Pourquoi concentrer autant d’énergie sur un thème qui touche au cœur de la pratique professionnelle professorale et qui empiète sur la sacro-sainte liberté pédagogique ?. Est-ce au Ministre de dire aux enseignants comment noter leurs copies?

     Reconnaissons toutefois qu’il y a matière à discuter. L’école française n’encourage pas. La notation casse souvent précocement les élèves qui ont le plus besoin d’être valorisés et nourrit ainsi le flot des 120.000 décrocheurs. D’autres systèmes sont cependant possibles. La Finlande, bonne élève dans les classements internationaux par exemple, ne note pas avant 11 ans et ne descend pas au -dessous de 5 sur 20. Depuis plusieurs années, le Ministère piétine. L’innovation stagne et les inspecteurs, en collège, s’avèrent parfois incapables de faire bouger les pratiques pédagogiques.

     La docimologie, science de la notation, est encore trop absente dans la formation des professeurs. Alors que faire? Madame la Ministre se retrouve malgré elle dans l’impasse.   La loi d’orientation a été mise en place par son prédécesseur, vu la côte d’impopularité présidentielle, et au regard de la déception palpable sur le terrain face aux postes promis qui se font attendre, elle a inventé le « café des parents » et, sur la notation, c’est principalement à eux qu’elle s’adresse. Pourquoi la blâmerait-on car,  en se polarisant sur ce sujet, même s’il ne change pas l’école, il ne mettra au moins personne dans la rue !!!

 

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