Publié par Patrick Figeac dans son blog « agir »
Quand un enfant joue, il met en oeuvre sa capacité de créer. Il façonne un nouveau monde, une illusion, suivie d’une désillusion lorsqu’un de ses pairs ou l’adulte introduira sa réalité ou lorsque le jeu s’arrêtera. Mais, il en conservera le bénéfice. Jouer est mouvement, une activité indispensable à l’élaboration de la vie psychique.
Or, la société contemporaine tend à promouvoir l’efficacité, l’immédiateté et disqualifie du même coup cette pratique au profit d’un savoir de plus en plus précoce, savoir qui relève de la connaissance objective du réel. Cette inversion, quand elle devient la norme, vide le monde interne et prive ainsi l’enfant de la construction de ses outils subjectifs qui l’amèneront à dire : « plus tard, je serai… ».
Pourtant, c’est en se mettant dans la peau d’un héros dont on s’approprie les actes et les ressentis, qu’on devient soi-même.
Jouer, c’est penser, se penser mais aussi penser l’autre dans sa subjectivité et s’identifier à lui.
Alors, laissons les enfants jouer, prendre leur temps, encourageons-les à « faire comme si », ils n’en seront que plus heureux ! 🙂