La fin de la Vème ? …

♪ Écouter ici le billet d’humeur :

                                                La fin de la Vme République             10/12/2016

     L’actuel locataire de l’Elysée vient de renoncer à briguer un second mandat. Phénomène inédit sous la Vème République ! À l’exception de georges POMPIDOU mort pendant l’exercice de cette fonction, Charles De Gaulle, Valérie Giscard d’Estaing, François Mitterand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy se sont représentés devant les électeurs avec des fortunes diverses … François Hollande a lui décidé de ne pas se lancer dans un combat risqué. Au delà de son cas, c’est la fonction présidentielle qui est en cause.  Si nous regardons les dernières décennies, force est de constater qu’elle s’est dégradée de façon permanente et pas seulement du fait de la qualité des acteurs !      Il n’empêche que le jeu de massacre auquel se livrent les prétendants qui aspirent à briguer ce poste tant convoité est révélateur de la schizophrénie à laquelle le réquiem de la Vme République condamne la fonction présidentielle. Elle est parée de toutes les vertus, et surtout de toutes les attentes  durant la campagne électorale avant d’être accablée de tous les maux à peine le lauréat est-il entré à l‘2lysée. Selon la constitution, c’est le Premier Ministre qui conduit la politique du pays. Nous savons qu’il n’en n’est rien. Le chef du gouvernement est en principe responsable devant l’Assemblée mais c’est le Président qui en dispose, le nomme sans avis des parlementaires, le fait démissionner à sa guise …   L’ anomalie est de taille ! L’instauration du quinquennat a accentué la confusion entre l‘ Elysée et Matignon. Le Président de la République est en quelque sorte devenu super-premier Ministre, toujours sans responsabilité parlementaire. Il n’est guère étonnant, dans ces conditions, que les moindres tressaillements de l vie publique lui soient imputés. C’est d’ailleurs depuis les débuts du quinquennat que la côte de popularité des présidents s’effondre en quelques mois. Il devient urgent de redéfinir son rôle. L’ électeur a raison de manifester son impatience, sa déception, sa colère quand les promesses qui lui ont  été faites pour arracher son bulletin de vote ne sont pas tenues !
mais les candidats à la présidence qui se bousculent au portillon cumulent deux erreurs.

     Ils accablent tellement les échecs, fautes, erreurs du titulaire de la charge qu’ils abiment du même coup la fonction à laquelle ils aspirent. Et surtout, ils s’arrogent une telle toute puissance en cas de victoire qu’ils se condamnent eux-mêmes à décevoir demain !
À l’ère de l’inflation communicante dans laquelle nous baignons en permanence, qu’ils se méfient aussi de ne pas trop laisser le monopole du commentaire public aux réseaux sociaux et aux éditorialistes …
Le tempérament français, volontiers frondeur, peut être un gage de liberté mais, quand les frondeurs de tous bords sont les seuls à guider l’esprit public, il ne faut pas s’étonner de l’incompréhension qui domine les rapports entre l’opinion et le pouvoir. Gouverner, c’est prévoir mais c’est aussi éclairer !!

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.